Eric Gilli : Les grandes cavités souterraines : études et applications, 3-10
Résumé
Dans le cadre d'un contrat de recherche avec Electricité de France, 28 cavités karstiques déplus de 50 m déportée ont été étudiées. Pour chacune, un plan précis, un levé géologique et des observations sur la stabilité ont été effectués avec des méthodes légères.
L'étude montre que des portées de 450 m existent. Trois modes de creusement sont envisagés : par dissolution, par dissolution et effondrement, par affouillement ou soutirage et effondrement.
La dernière partie est consacrée aux cavités artificielles et à la définition de divers environnements géologiques susceptibles de permettre des réalisations de grande taille.
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Philippe Holliger, Jean-Jacques Delannoy : Les apports du Chronomètre géologique 234 U - 230 Th dans la karstogenèse de la Grande Moucherolle-Rochers de la Balme (Vercors), 11-20
Résumé
Dans cet article est présentée une première synthèse géomorphologique et spéléologique du karst subalpin de la Grande Moucherolle (2285 m)-Rochers de la Balme. Cette région du Vercors qui possède 8 cavités supérieures à -300 m (Antre des Damnés - 720 m; Clos de la Fure - 580 m...) est assurément le secteur spéléologique le plus prometteur. Au travers de l'étude du modelé glacio-karstique et de la répartition des grandes cavités, il apparaît qu 'il existe une réelle relation entre ces deux paramètres. Afin de mieux cerner la contribution des glaciations quaternaires dans la genèse des cavités, des datations isotopiques (234 U-230 Th) ont été effectuées sur des dépôts souterrains carbonates. Après une rapide présentation de la méthode chronométrique 234 U - 230 Th, les résultats sont analysés en fonction de leur environnement spéléologique. Une reconstitution paléogéographique au cours du Quaternaire moyen et récent est proposée pour le géosystème de la Grande Moucherolle-Rochers de la Balme et pour les cavités qui s'y développent.
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Laure Sommeria, Jean-Claude Fourneaux : Utilisation de la méthode des traçages pour l'étude des aquifères fissurés en milieu calcaire, 21-24
Résumé
L'étude d'un aquifère en milieu calcaire par des traçages peut permettre de mettre en évidence une zone fissurée, avec ou sans chenaux de type karstique. À l'inverse de ce qui se passe lorsqu'on injecte dans une perte, c'est-à-dire en un point en relation directe avec un drain important, un traceur injecté en un point quelconque de l'aquifère (forage, puits, etc.), va subir une grande dispersion dans l'espace et dans le temps, favorisée par l'existence d'un important réseau de fissures. La courbe des concentrations en fonction du temps va permettre de distinguer l'existence des deux types de circulation, en chenaux ou dans les fissures. Les résultats présentés ici découlent de plusieurs opérations de multitraçage réalisées dans des formations calcaires tabulaires de France.
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Jean-Louis Guyot : Les monts de Pardailhan : étude hydrodynamique et hydrochimique des sources karstiques de Poussarou et Malïbert (Montagne Noire - Hérault), 25-30
Résumé
L'étude hydrogéologique des Monts de Pardailhan a permis de définir les régimes d'écoulement des principaux cours d'eau et sources de cette région. L'analyse hydrodynamique des deux principales sources karstiques, Poussarou et Malibert, a montré grâce à l'utilisation de différentes méthodes (débits classés, corrélogrammes) que ces sources ont des régimes d'écoulement différents. L'étude hydrochimique a confirmé cette différence de comportement à l'exutoire.
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Eugenio Sanz Pérez : Le karst du sud et de l'ouest du Moncayo (Cordillère Ibérique Soria - Espagne), 31-36
Résumé
Ce travail reprend les éléments essentiels d'une thèse dédiée au karst du versant S et W de la Sierra del Moncayo (2315 m). Point culminant de la Cordillère Ibérique, ce massif se situe à 80 km à l'W de Saragosse, à la limite des bassins de l'Ebre et du Duero. L'auteur insiste d'abord sur les caractères géomorphologiques fondamentaux développés dans les calcaires et cargneules du Jurassique : poljé ouvert d'Araviana calé sur une ancienne vallée, vallées sèches, pertes, champs de dolines... Mais c'est l'aspect hydrogéologique qui présente le plus d'originalité puisque les eaux du bassin karstique d'Araviana, appartenant hydrographiquement au bassin-versant atlantique (Duero), alimente souterrainement au N la source de Vozmediano qui appartient elle, au bassin-versant méditerranéen (Ebre). Cet exemple remarquable de capture souterraine a pu être chiffré : ainsi 90% de l'apport hydrique se dirige vers l'Ebre contre 10% seulement vers le Duero.
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V. N. Dublyansky, Alexander Klimchouk, V. Kisselov : Le point des recherches karstologiques en U.R.S.S., 37-40
Résumé
Les recherches karstologiques en U.R.S.S. ont nettement progressé ces dernières années. De nombreuses études régionales ont été effectuées, notamment en Crimée, dans le Caucase occidental, en Podolie, dans l'Oural, en Asie centrale et en Sibérie méridionale. Outre de multiples recherches hydrogéologiques et hydrochimiques, des travaux sur la sédimentologie des remplissages souterrains ont permis de retracer la genèse des cavités. D'intéressants travaux ont été conduits en spéléoclimatologie et sur les cavités creusées dans ta glace. Les nouvelles recherches en spéléologie pratique sont soulignées : médecine sportive, techniques de progression sur câbles d'acier, topographie, morphométrie, cavités aménagées.
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Doru Badescu : Le karst des Monts Padurea Craiului et le réseau Tinoasa-Ciur-Toplita de Rosia (Roumanie), 41-48
Résumé
Les Monts de Padurea Craiului constituent l'une des zones karstiques tes plus intéressantes de Roumanie. Les aspects morphologiques peu communs de ces monts sont liés à l'existence de grandes surfaces calcaires affectées de nombreux accidents tectoniques. En plus d'un réseau hydrographique bien dessiné, il existe de nombreux phénomènes endokarstiques et exokarstiques. Ces derniers sont bien évidents dans la région du plateau de Runcuri qui abrite le système karstique Tinoasa-Ciur-Toplitza.
Le conditionnement tectonique de celui-ci est prouvé grâce aux recherches sous terre sur les systèmes de fissures de cisaillement et de tension. Le développement de ces systèmes montre que la morphologie souterraine a été influencée par les divers types de calcaires jurassiques.
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Roger Laurent, Richard Maire : Paléokarst paléozoïque en Antarctique = Notes brèves, 49-50
Résumé
Les aspects du karst ont été peu signalés en Antarctique, et encore moins dans la littérature karstologique. En 1968, P.J. BARRET et al. mentionnaient cependant l'existence de phénomènes paléokarstiques préglaciaires remarquables dans les Mts Transantarctiques (chaîne Queen Alexandra), au S de la plateforme de Ross (fig. 1). Les terrains rencontrés vont du Précambrien («Nimrod group») au Jurassique («Ferrar group»). 25 km au S de Mt Markham (4 602 m), dans le secteur du Mt Counts, les auteurs ont découvert une ancienne topographie karstique. Cette dernière se développe dans les calcaires cambriens («Shackleton limestone») du «Byrd group» (Cambrien inférieur et moyen) ; elle est scellée par la formation «Pagoda» d'âge permien appartenant à la «Beacon sequence», ou «Grès de Beacon».
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Jean-François Pernette, Richard Maire : Un pseudo-karst dans les argiles (Las Bardenas, Navarre-Espagne) = Notes brèves, 50-52
Résumé
Les phénomènes de convergences de formes avec le modelé karstique vrai ont été maintes fois décrits dans la glace, les grès, les roches volcaniques, le gypse, les conglomérats et même dans les granités (cf. Infra : rivières souterraines dans des diorites de Californie). En 1975, A. ERASO publie un article général sur ce thème et montre l'intérêt des modèles naturels pseudo-karstiques dans l'étude des processus engendrant les convergences de formes.
Ainsi, prenons l'exemple du modelé en «vagues d'érosion» très caractéristique dans les tunnels de glace ou de neige, mais aussi dans les «conduites forcées» situées dans les calcaires. Dans le premier cas, l'agent génétique est la thermoventilation responsable de la sublimation de la glace; dans le second cas, c'est l'écoulement de l'eau en régime noyé entraînant la dissolution des parois.
Mais dans les deux exemples, on observe dynamique similaire illustrée par l'écoulement d'un fluide dans un sens précis et générant des vagues à profil dissymétrique (concavité marquée dans les sens de l'écoulement).
Les formes pseudo-karstiques dans les formations meubles que nous envisageons dans cette note sont également connues en France (cf. Infra, note de CHABERT), mais surtout en région semi-aride et dans Ies pays méditerranéens (cf. Thèse de R. NEBOIT, 1974, sur les Pouilles).
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Claude Chabert : Des cavités dans la couverture limoneuse des plateaux nivernais (Nièvre) = Notes brèves, 53
Résumé
Contrairement aux karsts du département de l'Yonne, les plateaux de calcaires jurassiques du Nivernais, entre Loire et Morvan, sont recouverts par une épaisse couverture limoneuse qui fait du pays nivernais un karst très original. C'est dans ces dépôts fins d'âge tertiaire, accumulés au Mio-Pliocène par des fleuves puissants descendant du Massif Central vers le Bassin de Paris, que de petites cavités ont été explorées ces dernières années (cf. CHABERT et COUTURAUD, 1984). Certaines correspondent à des gouffres d'effondrement de plusieurs mètres de profondeur résultant du soutirage des limons au niveau des calcaires sous-jacents. D'autres sont de petites grottes-pertes entièrement façonnées dans ces mêmes sédiments.
proximité d'une petite alcôve qui prolonge la cavité de 2 m. Fait non moins étonnant, c'est une grotte dans laquelle on se tient tout le temps debout.
Lors de notre exploration du 28 août 1981, la cavité était sèche. Quand les pluies sont abondantes, elle se remplit totalement et un lac se forme au dehors. On ignore où résurgent les eaux.
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