publications.ffspeleo.fr [Bulletins]

Le Causse de Gramat et ses alentours présentent une panoplie d'attraits de paysages karstiques exceptionnels qui, depuis longtemps, en ont fait leur réputation. Pourtant, de nos jours, seuls quelques grands sites naturels (Padirac, Rocamadour, Pech Merle...) sont réellement mis en valeur pour et par le tourisme. Le but de cet article est de montrer qu'au-delà de ces quelques joyaux, il existe aussi de multiples sites naturels qui méritent le détour, encore faut-il les connaître et les faire connaître. Dans une région en proie à de multiples difficultés économiques du fait des transformations agricoles, le tourisme vert offre une alternative séduisante et prometteuse, illustrée par la mise en place du Parc Naturel Régional du Quercy. C'est dans ce contexte que la mise en valeur du patrimoine karstique doit être impulsée, ainsi que la protection des ressources en eau, de plus en plus précieuses.
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La dimension de la surface de la Sainte-Baume et de ses environs (Bouches-du-Rhône-Var; France) est peu différente de 2,2. Cette valeur a été obtenue par l'étude de cinq courbes de niveau (de 400 à 800 m) et de cinq profils topographiques (trois N - S et deux E - W). Trois méthodes ont été utilisées pour les courbes de niveau : le comptage de boîtes (DB) ; la dimension d'information (Di) et la relation : surface - périmètre (Δ(p)). Trois méthodes ont été utilisées pour les profils topographiques : le spectre puissance (DSPEC) ; la statistique VUS (Dm) et le variogramme (DVAR). Les résultats moyens sont : (DB) 11,20; Di = 1,23 ; Δ(p) = 1,32 ; DSPEC = 1,17; Djys = 1,24 ; DVAR = 1,23. La surface de la Sainte-Baume et ses environs est donc fractale. La taille de la surface de la Sainte-Baume est donc, infinie, en théorie. Seul le volume limité par cette surface est fini. Cette première approche exclut totalement l'endokarst. Celui-ci sera envisagé dans le prolongement de ce travail à paraître dans cette revue. Ce résultat soulève de nombreuses questions géomorphologiques. Comment calculer une érosion spécifique? Comment penser les formes dans un cadre théorique qui n'est plus seulement celui de la géométrie euclidienne? Comment penser une morphologie essentiellement irrégulière ? Des éléments de réponse sont apportés sur on plan théorique. Ils constituent les premiers éléments d'une théorie géométrique du karst Le calcul de l'érosion spécifique ne semble avoir un sens que lorsque la quantité érodée est divisée par une surface dont la taille est calculée avec une jauge qui constitue une échelle significative pour le processus d'érosion étudié. L'érosion spécifique exprime seulement un bilan de masse, pas une réalisation de formes. Elle correspond à une approche chronologique du karst. La morphogenèse en surface peut être divisée en deux dynamiques. L'accroissement de la valeur moyenne des pentes que nous nommons différenciation spatiale. La réduction de la valeur moyenne des pentes, classiquement appelée : aplanissement. Ces deux dynamiques impliquent un départ de matière spatialement hétérogène. Essentiellement au niveau des talwegs lors de la différenciation spatiale et inversement au niveau des crêtes lors de l'aplanissement. L'espace est donc un facteur important de la dynamique à l'œuvre. L'espace ne doit pas seulement être considéré comme un support C'est un acteur.
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Le Kanin est un karst haut-alpin des Alpes juliennes italo-slovènes, dont la surface fut modelée par les glaciers quaternaires qui ont gommé les héritages morphologiques tertiaires aujourd'hui discrets dans le paysage. La disposition structurale permet aux émergences Slovènes de drainer une part importante des eaux infiltrées sur le versant italien, comme l'a montré un traçage récent L'étude de l'hydrodynamique et de la physico-chimie des eaux met en évidence des transferts extrêmement rapides en période de fonte des neiges ou lors des orages violents, activant des trop-pleins spectaculaires, telle l'émergence de la Boka, jaillissant en une cataracte de plus de 100 m de hauteur. La zone noyée liée au barrage imperméable de la vallée de la Soca ne freine guère ces transits. Toutefois, elle contribue au soutien des étiages, en délivrant des eaux minéralisées ayant longuement séjourné en leur sein durant les étiages. La présence de réseaux souterrains profonds et très développés relève de la combinaison de facteurs favorables: calcaires épais et fracturés, gradient altitudinal important, précipitations considérables. Des datations paléomagnétiques dans l'un des grands réseaux (Črnelsko brezno) mettent en évidence des sédiments glaciaires datant du Pléistocène inférieur. Leur situation semble indiquer que ce réseau serait anté-quaternaire.
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Nous proposons un nouveau mécanisme de creusement des réseaux semi-noyés et nous l'appliquons plus particulièrement à la formation des coupoles de plafond. Nous supposons que certaines coupoles prennent naissance dans la zone épinoyée des grottes. Les fluctuations du niveau piézométrique de l'eau emprisonnent un volume d'air et le mettent en pression. La pression partielle du gaz carbonique augmente en proportion. Cette compression est quasi isotherme et un brouillard se forme dans l'air. Les gouttes de ce brouillard récupèrent le gaz carbonique et le ramènent sur les parois et l'eau. D'où une reprise de corrosion. Par exemple une mise en charge de 10 m d'une bulle d'air à PC0₂ = 3.10⁻³ conduit à une dissolution supplémentaire atteignant 1 g/kg d'air. Nous présentons un modèle numérique simplifié de formation de coupole.
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Une typologie des hydrosystèmes et des sources karstiques appartenant aux régions arides a été établie en fonction de leur situation géomorphologique (piémont, plateau côtier ou intérieur), de la structure et du fonctionnement des aquifères (capacité de stockage, systèmes artésiens) et des critères hydrochimiques (minéralisation importante en magnésium, sulfates et chlorures). À partir d'exemples connus, les principaux problèmes de genèse et de fonctionnement de ces hydrosystèmes karstiques sont abordés dans cet article à partir des entrées suivantes : - l'incidence du stress tectonique et des héritages paléokarstiques et paléoclimatiques; - les périodes récentes de recharge (Sahara N, Proche et Moyen Orient) ; - les interactions en solution ionique, et les processus hyperkarstiques, spécialement la "double dissolution" en présence d'un acide fort, le H₂S0₄, ainsi que le rôle des mélanges d'eau dans les karsts littoraux (à l'interface du biseau salé).
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Dans sa note brève [Karstologia n°34] J. Nicod décrit, sur une base bibliographique, les événements de la fin des années 1970 au barrage de Zeuzier (Valais, Suisse) et leur lien avec la construction de la galerie de reconnaissance du tunnel routier de Rawil. Cette dernière fut construite dans le même contexte structural, à 1,4 km au NE et 400 m en contrebas du barrage [voir le texte et les figures chez Nicod, 1999], Selon G. Lombardi, l'affaissement était mis en relation avec la vidange du massif par la galerie de reconnaissance. Nicod discute une causalité entre les événements de tassement et une karstification des calcaires du Malm. Dans le texte suivant, je présente un modèle non-karstique basé sur la bibliographie disponible ainsi que sur des observations et des réflexions personnelles.
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Alfred Bögli est né à Berne en 1912. Il étudie la géologie et la géographie aux universités de Berne et de Fribourg, et accomplit son cursus en 1939 par une thèse sur la géomorphologie de la haute vallée du Rhône (vallée de Conches). Il occupera ensuite de 1941 et jusqu'à sa retraite en 1977 un poste de professeur en sciences naturelles à l'école normale à Hitzkirch (canton de Lucerne). Au milieu des années quarante, il commence ses recherches dans le Muotatal, en Suisse centrale. Ce contact avec le karst est un événement marquant, puisque ce thème le passionnera toute sa vie. Il s'intéressera principalement aux mécanismes de corrosion du calcaire et à la morphologie karstique, en particulier la typologie des karrens ; par la suite il abordera aussi l'hydrologie du karst. Son activité constante de publication et de présentation de conférences lui vaudra une grande notoriété.
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Mundus subterraneus patet - A la mi-octobre. le monde souterrain s'est ouvert une dernière fois pour le doyen des spéléologues et des karstologues Slovènes, collaborateur à l'Institut de Recherches sur le Karst, le professeur France Habe. Né à Vrhnika, il fut fasciné par les grottes dès le collège, et c'est sous la direction de son professeur, le fameux Ivan Michler, qu'il fit ses premières incursions souterraines. En 1932, F. Habe obtint à l'Université de Liubljana ses diplômes de géographie et d'histoire. En 1952, lorsqu'il vint enseigner à Postojna, il se consacra entièrement au karst : sitôt arrivé, il fonda un club spéléologique et devint chercheur associé de l'Institut de Recherches sur le Karst de l'Académie des Arts et Lettres, fondé en 1947. En 1964, il soutint avec succès une thèse de doctorat à l'Université de Liubljana, portant sur le développement morphologique et hydrologique de la bordure nord du bassin de la Pivka, et plus particulièrement du secteur de Predjama; dans les années qui suivirent, il intégra l'Institut du Karst.
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Spéléologue de première jeunesse, chercheur passionné et pédagogue de premier plan, Patrice Gamez était né a Valenciennes, mais a mené l'ensemble de sa carrière en Lorraine. C'est dans cette belle région que s'éveilla son attrait irrésistible pour les grottes au point que pendant plusieurs années il chercha comment en vivre et il appartenait toujours au Spéléo-club de Longwy. Longtemps enseignant au collège Maurice Barrés de Verdun, il effectua dans les années 70 des études de géographie à l'Université de Metz, lesquelles débouchèrent tout d'abord sur un mémoire de maîtrise intitulé "Étude géomorphologique d'un bassin versant karstique: les "Bouillons de Delut" (Meuse)" dans lequel il se penchait sur cette source karstique artésienne dont les crues alimentent de temps en temps les chroniques locales. Ainsi étaient déjà dessinées les orientations du jeune karstologue vers l'étude de la genèse et du fonctionnement des karsts couverts, thème que l'on retrouve dans l'une de ses premières publications publiée dans "Mosella" avec M. Sary, et qu'il privilégia constamment par la suite. L'installation d'une station de prélèvement automatique sur la Damusse, dans le cadre des recherches effectuées par le CEGUM (Centre d'Études Géographiques de l'Université de Metz) en collaboration avec J. Corbonnois et M. Sary, permit de quantifier les processus et les transferts. Les premiers résultats furent présentés à Metz en 1985 au cours des journées internationales de karstologie en souvenir de Jean Corbel.
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