Christophe Gauchon : Éditorial, 2_de_couverture
18ème congrès international : Karst : patrimoines et ressources, 1-2
Jean Sesiano, Hai Cheng, Michel Delamette : La cavité épiphréatique de la Bouna (Jura méridional, France) : découverte, fonctionnement actuel et passé, 3-18
Résumé
En janvier 1883, à l’extrémité méridionale du Jura, au lieu-dit Fort l’Écluse (Ain, France), un glissement de terrain emporte la voie ferroviaire Genève-Lyon.
La rivière souterraine la Bouna drainant cette partie du Jura, est censée être à l’origine de cet incident. Pour éviter que pareille mésaventure ne survienne à nouveau, une galerie artificielle est forée pour amener les eaux de cette rivière directement au Rhône. Ce faisant, la partie aval de la grotte est asséchée, permettant son exploration. Des spéléothèmes datés par la méthode U/Th donnent des âges compris entre 120 ka et 17 ka, la majorité se groupant entre 60 et 40 ka. Couplées avec l’observation de la succession des dépôts, ces datations permettent de reconstituer l’histoire de la cavité depuis l’interglaciaire Riss-Würm. La présence de ces concrétions montre que des conduits inférieurs étaient fonctionnels au moins depuis l’Éémien et jusqu’au paroxysme du Würm, entre 30 ka et 20 ka, après quoi les dépôts liés au glacier du Rhône les ont partiellement colmatés. Actuellement, ce n’est que lors des crues que l’eau de la rivière souterraine emprunte la galerie artificielle, les conduits de soutirage étant à même d’évacuer le débit d’étiage.
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Lionel Calvayrac : La source d’Usclats, une singularité dans le système karstique entre les pertes du Thoré et la source du Jaur (Hérault), 19-28
Résumé
En 1948, Bernard Gèze avait établi que les eaux du Thoré, sur le versant atlantique de la Montagne Noire, résurgeaient à la source d’Usclats sur le versant méditerranée, mettant ainsi en évidence une spectaculaire capture karstique sous la ligne de partage des eaux. Les eaux d’Usclats se reperdent ensuite et résurgent finalement à la source du Jaur. B. Gèze avait mis cette résurgence ponctuelle des Usclats sur le compte sur le recoupement de la circulation karstique par la surface topographique. De nouveaux travaux de terrain montrent que la source d’Usclats correspond à l’affleurement d’un dyke doléritique qui avait jusque-là échappé aux observateurs.
Cette découverte permet de reconsidérer l’organisation générale de ce système karstique, selon deux niveaux de base étagé, l’un correspondant à la source d’Usclats, l’autre à la source du Jaur, séparées d’environ 70 mètres de dénivellation. La grotte de la Croix fonctionne comme un regard sur la zone noyée en amont de la source d’Usclats ; alors que le trou du Renard présente un fonctionnement vadose, témoignant de l’abaissement soudain du niveau de base juste à l’aval de la source d’Usclats. Plus à l’aval, on retrouve dans la grotte de La Douch un siphon calé à l’altitude de la source du Jaur.
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Sylvain Lefavrais, Éric Virgoulay : Rivière souterraine du Merdalou (Lot) : enquête sur un mystérieux conduit d’air, 29-40
Résumé
Le cours souterrain du Merdalou, petit ruisseau du Lot, a pu être exploré il y a quelques années grâce au pompage du siphon aval, proche de son exsurgence. Le siphon désamorcé, un courant d’air sortant a pris naissance, qu’on pouvait remonter sur quelques centaines de mètres, mais qui disparaissait plus en amont, sans qu’on puisse localiser précisément le lieu son émergence.
Ainsi, ce flux d’air n’utilisait pas les voies de cheminement de l’eau, mais passait par des conduits inconnus débouchant ailleurs sur le causse. Une prospection a été menée pour retrouver en surface le débouché de ces conduits d’air (nommés ici évents), sans succès. Afin d’en savoir plus sur ce réseau, nous avons alors fait des mesures de pression de l’air dans la galerie souterraine. Sur cette base, nous avons pu déterminer par le calcul l’altitude moyenne probable de l’ouverture en surface de ce ou ces évents. Nous avons pu ainsi tester une méthode d’investigation, en apprendre plus sur cette cavité, et réduire la prospection au voisinage de la courbe de niveau correspondante. De plus, des mesures sur le débit d’air et la chute de pression dans les galeries connues nous ont permis d’évaluer les dimensions des conduits d’air inconnus.
Le plateau calcaire où se trouve ce réseau héberge en fait un système complexe de plusieurs cavités, pertes et exsurgences, dont les connections ne sont pas encore toutes connues. Cette étude est donc une petite avancée dans la connaissance de cette zone. Parallèlement, notre objectif a été aussi d’imaginer et de mettre en oeuvre des outils de mesure simples, fiables et bon marché, à la portée de tous.
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Julien Berthe, Olivier Lejeune, Alain Devos, Nicolas Bollot : Imagerie LiDAR et cartographie semi-automatique de l’exokarst de la Montagne de Reims (Champagne, France), 41-48
Résumé
La Montagne de Reims possède un front de karstification au contact des formations tertiaires et de la craie dont l’exokarst a été cartographié de longue date sur son versant nord. Toutefois, le versant sud n’avait jamais vraiment fait l’objet d’investigation en raison de l’inaccessibilité des terrains situés en propriétés privées. Une campagne LiDAR aéroporté acquise par l’ONF (Office National des Forêts) et le Parc Naturel Régional de la Montagne de Reims durant l’hiver 2018 dans le cadre du programme « Forêt d’exception » a permis la cartographie précise de l’intégralité des formes exokarstiques de ce massif forestier. Cependant, la réalisation de ces cartes a été rendue difficile par la multiplicité des formes anthropiques (minières, cratères d’obus, structures archéologiques diverses…) dont la morphologie est proche des formes exokarstiques et qui rendaient la lecture et l’interprétation du LiDAR difficiles. L’objet de cet article est double : d’une part, il montre l’organisation spatiale de l’exokarst en Montagne de Reims et d’autre part il est d’ordre méthodologique afin de discriminer les dépressions fermées.
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Diala Ghanem, Jean Doumit : Karst libanais et géomatique Application à la réserve naturelle de Arz Jaj (Byblos-Liban), 49-54
Résumé
Le karst libanais du bastion jurassique du Jabal Jaj (alt. 1 959 m.) est très développé. Une cartographie, par les méthodes classiques de la photokarstologie et les visites de terrain ont permis de donner une idée satisfaisante du karst de la réserve naturelle de Arz Jaj en liaison avec la lithologie existante essentiellement formée de calcaires et de dolomies. Les nouvelles méthodes de la géomatique, à partir d’une couverture à haute résolution par drone permettent d’affiner la cartographie du karst et de donner des détails sur les dépressions fermées et les tours du karst dans une contrées d’accès difficile.
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Gaël Monvoisin, Alexandre Zappelli, Stéphane Jaillet : Vie scientifique : Un réseau de métiers CNRS consacré aux Milieux Souterrains et aux Karsts, 55-57
Stéphane Jaillet : Vie scientifique : L’excursion de l’AFEQ dans les Pyrénées du 9 au 11 septembre 2021, 58-59
Grégory Dandurand : Vie scientifique : Compte rendu des Journées du Karst 2021 Florac, Causse Méjean, du 23 au 26 septembre 2021, 59-61
Christophe Gauchon : Documentation : Karst, caves and People, 61-62
Stéphane Jaillet : Documentation : Le réseau des Chuats. Plateau de Font d’Urle, Vercors, 62
Stéphane Jaillet : Documentation : La vallée du Col Saint Louis et son réseau souterrain. Dans le souffle des Engoulevents, 62-63
Christophe Gauchon : Documentation : Une cave à fromages caussenarde : la grotte de Combe, 63
Stéphane Jaillet : Documentation : Ariège : système Martel – Cigalère, 63-64