Jean Nicod : Les massifs karstiques des Alpes occidentales, trame structurale et bioclimatique : présentation de la carte d'ensemble au 1/750 000, 3-11
Résumé
Les conditions structurales déterminent des types d'unités karstiques : les Préalpes du Nord (nappes), le Jura méridional plissé ou tabulaire, les Préalpes du Sud (plateaux failles et plissés), les unités complexes de Basse Provence, et les hauts karsts des Alpes internes. La trame bioclimatique détermine au contraire un étagement des processus actuels. On a surtout retenu la valeur de l'écoulement (P' en mm), le rôle du manteau neigeux et les paramètres biochimiques (végétation, CO₂). La dissolution totale atteint son maximum dans les karsts montagnards forestiers. Enfin, le rôle des héritages est envisagé (glaciaire, périglaciaire, terra-rossa).
Cacher ce résumé
Michel Chardon : Le rôle des héritages quaternaires dans les karsts alpins : le cas des Alpes du Nord, 12-14
Résumé
La mise en place des massifs calcaires alpins est récente (Miocène et Pliocène) et les restes des altérations préquaternaires sont rares. Par contre, les glaciers et leurs eaux ont profondément marqué le paysage.
On peut distinguer :
1) une haute montagne glacio-karstique;
2) une moyenne montagne où la corrosion actuelle retouche les formes héritées.
L'auteur insiste particulièrement sur le rôle des eaux et des glaciers dans le creusement des gorges et l'approfondissement des réseaux souterrains. Une figure d'ensemble rassemble les caractères morphologiques des massifs calcaires alpins et de la bordure des Alpes
Cacher ce résumé
Maurice Julian : Le rôle des héritages quaternaires dans les karsts alpins : le cas des Alpes du Sud, 15-17
Résumé
L'objet de ce texte est de présenter le problème des anciens processus périglaciaires appliqués au façonnement de ces karsts.
Trois points concernant ces phénomènes ont retenu notre attention :
1) les changements paléoclimatiques (Wûrm) en relation avec les paramètres climatiques actuels;
2) l'impact des processus périglaciaires sur le karst superficiel;
3) l'évolution interne du karst durant ces séquences froides.
Cacher ce résumé
Jean Nicod, Richard Maire : Aperçus sur l'hydrologie karstique des Alpes occidentales : systèmes karstiques et régimes des sources, 18-24
Résumé
Dans cette note, nous avons essayé de dégager une typologie des systèmes hydrologiques karstiques, en fonction du degré d organisation des karsts et des conditions d'alimentation. Compte-tenu des données disponibles (tableaux I et W on précise ensuite le rendement hydrologique de ces systèmes et le régime des sources. Enfin, il est intéressant de comparer cycles hydrologiques et hydrochimiques dans les différents types de karsts.
Cacher ce résumé
Richard Maire : Un exemple de karst haut-alpin : le désert de Platé, Haute-Savoie, 25-33
Résumé
Situé au N des Alpes françaises, le Désert de Plate est un karst haut-alpin typique caractérisé par un climat froid et humide (P = 2400-2800 mm/an). Le modelé glacio-karstique, façonné dans les calcaires urgoniens, sénoniens et nummulitiques, et le karst profond, avec son organisation complexe et ses remplissages, soulignent le rôle morphogénique des séquences climatiques quaternaires. Aujourd'hui, on observe un régime hydrologique simple de type nival à maximum de fin de printemps et un régime hydrochimique inverse à minimum printanier. La dissolution spécifique est forte (104 mm/1000 ans), mais n'atteint pas l'optimum rencontré dans les karsts montagnards forestiers du Vercors (120-170 mm/1000 ans).
Cacher ce résumé
Jean-Jacques Delannoy : Le Vercors : un massif de la moyenne montagne alpine, 34-45
Résumé
Massif de moyenne montagne forestier des Préalpes françaises du Nord, le Vercors a vite retenu l'attention des spéléologues qui ont su dès le début du siècle mettre en avant la densité et la diversité des formes karstiques.
La diversité s'exprime dans l'association de paysages glacio-karstiques plus ou moins dégradés, de paysages de buttes et de dépressions et de profondes gorges transverses dans lesquelles émergent les principales émergences du massif.
La notion d'héritage morpho-climatique s'applique, sans conteste, au karst souterrain pour lequel les épisodes glaciaires quaternaires ont été déterminants dans la genèse des grands réseaux (gouffre Berger-sc. de la Fromagère, Antre des Damnés, Combe de Fer...). L'étude des remplissages souterrains nous permet de mettre à jour plusieurs phases dans la karstification du massif dont une étape anté-glaciaire (réseaux supérieurs des Cuves de Sassenage, Gournier, Coufin-Chevaline...).
L'étude de la dynamique actuelle montre que le Vercors connaît une ablation karstique importante, comprise entre 120 et 170 mm/millénaire en fonction du contexte bio-climatique. La dynamique karstique s'exerce essentiellement dans la tranche superficielle du massif (80 à 50% de l'ablation totale).
Le Vercors peut être considéré comme le type optimal de massif calcaire de moyenne montagne tempérée, grâce à la combinaison de plusieurs paramètres favorables : bonne aptitude litho-structurale, des épisodes morphoclimatiques non contraignants et une intense dynamique karstique.
Cacher ce résumé
Richard Maire, Jean-Jacques Delannoy : Les grandes cavités alpines : répartition et contexte hydrogéologique, 60-69
Résumé
Les Alpes occidentales possèdent une quarantaine de cavités connues dépassant 500 m de profondeur. Les grands systèmes karstiques se situent principalement dans les chaînes subalpines de la zone externe et secondairement dans la zone interne. Ils se développent dans des dispositifs structuraux variés : synclinaux perchés, gouttières et voûtes anticlinales plongeantes, structures chevauchantes complexes. La zone de transfert vertical et oblique est caractérisée par une circulation vadose surtout cascadante (puits-méandres, collecteurs obliques) tandis que la zone de base noyée a une importance variable selon les réseaux.
Cacher ce résumé
Maurice Julian : Karsts alpins et néotectonique, 76-77
Michel Neyroud : Un haut plateau jurassien : le plateau des Molunes (Jura), 46-52
Résumé
Sur un haut-plateau jurassien, le Pays molunois, situé à l'W des Monts Jura (Crêt de la Neige, 1 717 m) sont analysés les rapports entre les macroformes karstiques et les structures anticlinales. Le long d'une même charnière anticlinale, une grande diversité de formes a été mise en relation avec le rôle des accidents décrochants (contrôle tectonique direct), l'héritage glaciaire (calotte autochtone) et tardi-glaciaire (tourbières ou «molunes»), le contexte lithologique (morphologie de détail) et enfin l'inégale emprise anthropique. D'autre part, est proposée la genèse d'un type particulier de petite combe anticlinale, les combes-poljés quasi fermées, en liaison avec l'histoire géomorphologique du secteur et un contexte tectonique particulier.
Cacher ce résumé
Jean Nicod, Maurice Julian : Un karst subalpin méditerranéen : la région Audibergue-Mons (Alpes-Maritimes et Var), 52-59
Résumé
La région étudiée, particulièrement importante au point de vue des formes karstiques superficielles et souterraines est constituée par la juxtaposition de plateaux appartenant au système provençal et d'une unité subalpine majeure, celle de 1'Audibergue, qui les domine. Trois champs de dolines sont caractéristiques : celui de l'Audibergue central disposé suivant le système de fractures cisaillantes et particulièrement influencé par les phénomènes nivaux; celui de la Forêt d Esclapon aux formes plus variées, vraisemblablement plus anciennes, avec un héritage important de terra-rossa ; celui de Biron, aux profonds couloirs et dolines. L'étude des poljés, fluvio-karstique (Caille) ou semi-ouvert (Canaux), permet d'aborder les problèmes de l'hydrologie souterraine. Le rôle de la néotectonique et des conditions morphoclimatiques (sp. des héritages périglaciaires) est envisagé au regard des principales formes et formations observées et cartographiées.
Cacher ce résumé
Pierre Baïssas : Hydrogéologie karstique des Alpes-Maritimes, 70-75
Résumé
Les circulations karstiques dans les Alpes-Maritimes sont très diverses. Au Marguareis, les systèmes s'enfoncent très rapidement à la faveur de puits suivant des décrochements, pour rejoindre le niveau imperméable et alors suivre la structure. Toutes les eaux, même celles du versant français, sont drainées par le bassin du Pô. Dans l'arc de la Roya, les sous-écoulements contournent le socle de l'Argentera-Mercantour. Dans celui de Nice, les karstifications dépendent surtout des facteurs tectoniques et les eaux suivent les chevauchements ou les décrochements. Dans les Plans de Grasse, les conduits suivent au départ les pendages et les plongements des charnières synclinales ; en profondeur, le karst est noyé, il y a des débordements de nappe de compartiment à d'autre en période de crue. Dans les couvertures du socle du Tanneron-Esterel et du dôme de Barrot, les facteurs lithologiques conditionnent les circulations.
Cacher ce résumé