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La grotte de Bruniquel renferme six structures architecturées dont une grande et une plus petite plus ou moins circulaires et quatre accumulations, composées au total de 420 stalagmites entières ou fragmentées, localisées à environ 300 mètres de l’entrée. Leur construction a été datée en 2016 de 176 500 ± 2 100 ans (SIM 6) grâce à la datation uranium-thorium des stalagmites. Les Hommes de Néandertal ne seraient apparemment pas entrés par l’accès actuel, l’éboulis d’entrée étant scellé par plusieurs générations de stalagmites dont certaines très massives. Il reste donc une inconnue quant à l’âge de cet éboulis et l’existence d’un éventuel porche d’entrée contemporain de Néandertal. Dans cet article, la grotte est replacée dans son contexte géologique, karstologique et géomorphologique. Les nouvelles dates sur les structures affinent la limite minimale de l’âge des constructions et les premières dates sur l’éboulis montrent quant à elles un âge relativement ancien sans toutefois pouvoir exclure une ouverture d’une partie de l’éboulis à ~170 ka.
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La grotte ornée de Fronsac (Lat. : 45.445097496 N ; Long. : 0.483162724 E ; Vieux-Mareuil, Dordogne) est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1997, suite à la découverte quinze ans auparavant de figures féminines schématiques pariétales gravées et d’une lame de silex au sol, attribuées au Magdalénien final. Alors que les ornementations pariétales sont bien documentées et que les remplissages karstiques commencent tout juste à être étudiés pour leurs potentiels vestiges archéologiques, l’âge de cette cavité et les processus spéléogénétiques sont encore méconnus. Une étude spéléo-géomorphologique et géoarchéologique est menée depuis 2016 pour répondre à ces questionnements. L’examen du contexte géologique et géomorphologique, la réalisation d’une topographie précise et d’une cartographie spéléogénique à partir de l’étude des morphologies des galeries et des différents remplissages détritiques, relevés par des coupes stratigraphiques naturelles, ont permis de mettre en évidence au moins quatre phases importantes d’évolution de la cavité : - un processus ancien de fantômisation qui a conditionné l’organisation de la grotte ; - puis un fonctionnement et un creusement en régime noyé à épinoyé ; - des colmatages et des débourrages caractéristiques d’une évolution paragénétique ; - enfin, un remodelage ponctuel des plafonds et des parois par bio-corrosion. Ces premiers résultats permettent d’insérer les vestiges archéologiques mis au jour dans la longue histoire de la cavité.
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Les recherches menées dans le cadre du programme CarMoThaP « Caractérisation et Modélisation des Thermo-altérations et des résidus de combustion sur les Parois » ont pour objectif d’apporter des éléments pour mieux comprendre dans quelles conditions les Hommes se sont approprié le monde souterrain. Elles s’appuient sur l’étude de trois sites : la grotte Chauvet-Pont d’Arc en Ardèche, la grotte de Bruniquel en Tarn-et-Garonne et la grotte d’Enlène en Ariège. Il s’agit notamment de déterminer la puissance des feux, de poser la question de l’évacuation de la fumée dans ces milieux confinés, de discuter de l’intérêt de l’utilisation du bois et de l’os comme combustibles, d’estimer les quantités de combustibles nécessaires à l’apparition des thermo-altérations et, pour la grotte Chauvet, d’évaluer les possibilités d’alimentation des foyers compte tenu des températures et du dégagement des gaz toxiques. La démarche présentée ici, interdisciplinaire, comprend plusieurs étapes : dimensionnement des foyers à partir d’essais en extérieur, caractérisation en hotte ou cône calorimétrique, expérimentations avec répétabilité en domaine souterrain et simulations numériques. Elle est complétée par des essais en laboratoire ainsi que par l’analyse multiphysique des matériaux chauffés et des carbonisats. Dans le futur, les résultats permettront de développer et de valider un outil de simulation consistant en un couplage aéro-thermo-mécanique pour simuler l’impact des feux sur les matériaux, de constituer une base de données sur la nature physico-chimique des carbonisats issus de la combustion de l’os et du bois et d’identifier les mécanismes responsables de l’évolution des matériaux chauffés (calcaire et spéléothèmes).
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Plusieurs milliers de kilomètres de galeries courent sous Paris et dans ses environs. Seules les plus anciennes, celles ayant permis l’édification de la ville, seront prises en compte dans cet article. Si ces vides sont, à l’origine, artificiels, ils connaissent ensuite des évolutions « naturelles » variables en fonction des différents types de mise en sécurité pratiqués. Les pages qui suivent proposent une synthèse des connaissances existantes jusqu’alors éparpillée dans différents ouvrages, revues et pages internet. Quatre aspects seront abordés. 1. Historique des exploitations. Les carrières à ciel ouvert furent exploitées dès l’Antiquité. On eut recours aux carrières souterraines à partir de la fin du XIIe / début du XIIIe siècle. Aujourd’hui, environ 10 % de la surface de Paris et 0,25 % de celle de l’Ile-de-France (3 000 ha) sont sous-minés par d’anciennes carrières. Les calcaires grossiers fournissaient les pierres à bâtir ; le gypse était transformé en plâtre ; la craie permettait la fabrication de la chaux et du blanc de Meudon ; l’argile plastique alimentait tuileries et briqueteries. 2. Risques induits. Paris s’étendit sur ces terrains sous-minés. À la suite de plusieurs effondrements dramatiques à la fin du XVIIIe siècle fut créé, le 4 avril 1777, un service d’inspection des carrières qui mena un efficace travail de confortation. Les manifestations, en surface, des désordres souterrains peuvent être classées en trois catégories : les affaissements, les effondrements généralisés et les fontis. 3. Mise en valeur touristique. Il est possible de découvrir le Paris souterrain grâce aux quatre principaux sites ouverts au public : Les Catacombes et les carrières des Capucins (Paris 14e), les carrières Delacroix et de la brasserie Dumesnil (Ivry-sur-Seine, Val-de-Marne). 4. Enjeux patrimoniaux. Une reconnaissance patrimoniale tardive a permis le classement des carrières des Brillants Meudon, Hauts-de-Seine), des Capucins, du Val de Grâce et du Chemin du Port-Mahon (Paris 14e).
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Au Maroc, les formes et processus géologiques/géomorphologiques et notamment karstiques sont souvent remarquables, du point de vue scientifique et esthétique, mais ils ne sont pas reconnus au niveau législatif et restent méconnus du grand public. Le domaine de la protection et de la valorisation du patrimoine géo(morpho)logique (dynamique, fragile, non renouvelable et méconnu) est souvent délaissé ; par conséquent, il reste encore beaucoup d’efforts à faire dans ce sens, surtout en termes d’inventaire, d’évaluation, de protection et de valorisation. Comme la plupart des pays, le Maroc est doté de plusieurs réglementations et lois en matière de la protection de l’environnement et de la nature, mais elles ne touchent ni la protection des objets géologiques et géomorphologiques, ni leur valorisation. Le parc national de Tazekka est un territoire caractérisé par une géodiversité remarquable marquée par divers processus morphogénétiques (karstiques, fluviatiles, gravitaires, anthropiques et structuraux) qui induisent une grande diversité des formes notamment karstiques. La plupart de ses géomorphosites ont un intérêt scientifique important et possèdent également une valeur écologique, esthétique, économique et/ou historico-culturelle assez élevées. Ce travail a pour objectifs i) de procéder à un inventaire exhaustif des différents géomorphosites du parc national de Tazekka, ii) d’évaluer ce patrimoine, surtout les cinq géosites karstiques, via des techniques d’évaluation dont l’application a été déjà testée par différents auteurs, iii) de valoriser ces biens géomorphologiques et géologiques par la proposition d’un certain nombre de circuits touristiques dans une perspective de développement local et intégré, dans une nouvelle approche de « Paysage culturel intégré » qui prend en compte à la fois la géodiversité, la biodiversité et la diversité culturelle du territoire.
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Le système karstique de Ghar Boumaza abrite un réseau important de galeries souterraines explorées sur plus de 18 km. Il est drainé par plusieurs sources dont la plus importante Ain Taga. Ce sont des eaux souterraines de bonne qualité physico-chimique utilisées aussi bien pour l’alimentation en eau potable de la population que pour l’irrigation. Ce système est par sa constitution karstique, très sensible à la pollution. Un périmètre de protection est indispensable à la préservation de ces ressources en eau. À cet effet, la cartographie de la vulnérabilité intrinsèque s’avère indispensable. La cartographie de la vulnérabilité intrinsèque des eaux souterraines de ce système a été réalisée par l’application de la méthode R.I.S.K. (Roche aquifère, Infiltration, Sol et Karstification). La carte obtenue a permis de voir que plus de 66 % de la surface du système est en zone à vulnérabilité élevée, près de 5 % en vulnérabilité très élevée, plus de 29 % avec une vulnérabilité modérée et une petite surface de 0,02 % de la surface totale du système en vulnérabilité faible. La superposition de cette dernière avec la carte des sources polluantes, établie pour le système de Ghar Boumaza, a permis d’élaborer une carte des risques de pollution dans laquelle sont mises en évidence les zones qui sont les plus menacées par la pollution dont la zone environnante de la source Ain Taga. En effet une campagne d’analyses bactériologiques, des eaux de ce système, effectuée récemment a permis de voir que certaines sources d’eau sont contaminées et donc non potables. Ces résultats nous ont permis de valider la carte des risques obtenue. À l’issue de ce travail, des recommandations sont faites par rapport au dimensionnement des périmètres de protection des captages d’eau souterraine.
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