Christophe Gauchon : Éditorial, 2_de_couverture
Claire Chanteraud, Emilie Chalmin, Hélène Salomon, Stéphane Hœrlé, Julien Monney : Relation entre les matières colorantes issues des fouilles et des parois ornées : Méthodologie et première perspective comparative à la grotte aux Points (Aiguèze, Gard, France), 1-12
Résumé
Les fouilles conduites sous le porche de la grotte aux Points ont mis au jour des matières colorantes solides et des résidus colorés sur des clastes calcaires au sein des dépôts archéologiques du Paléolithique supérieur. De plus, dans la partie profonde de la cavité, des écailles de paroi présentant des aplats rouges ont été découvertes au pied de parois ornées. Cette association offre l’occasion de questionner les relations entre ces vestiges sous l’angle des choix de matières premières et des modalités de transformation. Ces informations participent à la définition du cadre chronologique de fréquentation de la grotte, tant au niveau du porche que de la galerie ornée. Nous avons ainsi déterminé, en les comparant, les particularités pétrographiques, minéralogiques et géochimiques de ces matières. L’approche multi-scalaire adoptée repose sur la complémentarité des méthodes d’investigation, qui permet de distinguer plusieurs géomatières colorantes au sein du corpus. En particulier, certains dépôts sur les clastes peuvent être attribués à des causes taphonomiques, alors qu’une forte parenté a pu être établie entre une géomatière colorante solide et les aplats rouges sur écaille de paroi.
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Michel Philippe, Marcel Jeannet, Jean-Baptiste Fourvel, Nicolas Lateur : Comportements de subsistance paléolithiques et relations entre l’Homme et les Carnivores à la grotte aux Points (Aiguèze, Gard), 13-24
Résumé
Alors que les restes fauniques découverts en surface du sol de la grotte aux Points témoignent d’une notable fréquentation de la cavité par l’ours des cavernes, et de l’utilisation des secteurs d’entrée comme grotte-bergerie au XIXe siècle, la fouille des carrés G-H/20-24 a révélé une faune paléolithique glaciaire exploitée par l’Homme. Au sein de cet ensemble, la présence des Carnivores s’avère remarquable, que ce soit par leurs restes (dents, os, coprolithes) ou par les traces qu’ils ont laissées sur le stock osseux. Ces différents éléments offrent l’opportunité d’aborder à la fois l’évolution de l’environnement animal et les comportements de subsistance au Paléolithique supérieur dans les gorges de l’Ardèche, mais aussi de discuter des relations Hominidés/Carnivores au Pléistocène. En dehors d’une présence ursine antérieure, et possiblement contemporaine des fréquentations humaines au Paléolithique supérieur, la cavité se révèle avoir été visitée sporadiquement par au moins quatre autres Carnivores pléistocènes, sans que l’on puisse cependant déceler de véritables repaires. Ceci pose clairement la question des interactions et/ou des compétitions entre grands Carnivores et communautés humaines au Paléolithique supérieur dans les gorges de l’Ardèche.
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Michel Philippe, Jean-Baptiste Fourvel, Nicolas Lateur, Laurent Bruxelles, Julien Monney : Les indices de fréquentation de la grotte aux Points par les animaux, et notamment par l’ours des cavernes (Aiguèze, Gard), 25-32
Résumé
Indépendamment des vestiges osseux, d’autres indices témoignent d’une importante fréquentation de la grotte aux Points par des animaux correspondant à de la faune sauvage mais aussi à de la faune domestique, la cavité ayant servi d’abri-bergerie dans les temps historiques.
Des déjections de Caprinés ont d’ailleurs été mises en évidence dans la zone de pénombre tandis que trois coprolithes d’hyène des cavernes attestent du passage de cette espèce alors qu’aucun ossement lui appartenant n’a été identifié. En raison du décaissement des sols de toute la partie profonde de la cavité, aucune empreinte ancienne ni aucune bauge d’ours n’ont en revanche pu être observées. Sur les parois, de rares griffades vraisemblablement attribuables à des blaireaux et à de petits Mustélidés ont été repérées. Les indices les plus nombreux sont des polis essentiellement dus au frottement répété des animaux contre les parois (ours des cavernes, et autres animaux sauvages ou domestiques). Ils apportent d’intéressantes indications chronologiques.
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Marius Achtelik, Harald Floss, Michael Nagel, Julien Monney : Analyse chiroscopique des points-paumes de la grotte aux Points (Aiguèze, Gard), 33-40
Résumé
L’ornementation paléolithique de la grotte aux Points (Gard, France) comprend une importante série de ponctuations ayant révélé la présence de dermatoglyphes. Ces traces, qui résultent de l’impression de paumes ocrées contre les parois, correspondent à un enregistrement détaillé de la structure de la peau. Leur présence a motivé la mise en oeuvre d’une analyse chiroscopique dont les résultats préliminaires sont présentés ici pour la première fois. Cette étude qui s’est traduite par une identification des différentes structures épidermiques et des zones de la main concernées a ainsi permis de latéraliser les empreintes de manière particulièrement fiable, d’identifier diverses structures papillaires et de repérer des traces de pigment correspondant à des contacts digitaux involontaires. Ces observations offrent au final de nombreuses précisions sur les modalités techniques de réalisation de ces ponctuations. Elles révèlent entre autres une impression exclusive de mains droites, de possibles appuis multiples et une absence de retouche a posteriori du blanc laissé au niveau du creux palmaire.
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Grégory Dandurand : Réunion : Les journées du karst 2018 à Chambéry, 63-64
Julien Monney, Guillaume Boccaccio, Paul Fernandes : Le bloc à cupule en silex de la grotte aux Points d’Aiguèze : Analyse descriptive et mise en contexte d’un objet singulier, 41-48
Résumé
En 2014, les fouilles menées à la grotte aux Points ont conduit à la découverte d’un bloc de silex portant une cupule. La matière relativement inhabituelle, pour ce type d’objet – que l’on peut qualifier de godet – de même que son contexte de découverte (grotte ornée paléolithique) ont motivé la réalisation d’une première série d’observations technologiques, taphonomiques et pétroarchéologiques destinées à déterminer d’une part (1) la provenance de la matière première, (2) les modalités de formation de la cupule, (3) la part de façonnage dont ce bloc a pu faire l’objet et (4) l’ordre de succession des diverses interventions et/ou événements subis par le bloc ; mais aussi (5) à identifier d’éventuels stigmates d’utilisation/s préhistorique/s (lampe à graisse, récipient à couleur, mortier ou autre). Sa découverte dans une grotte ornée s’inscrit au sein d’enjeux plus vastes quant aux modalités de fréquentation (éclairage) et/ou d’ornementation des grottes de la région qui appellent une mise en contexte vis-à-vis des autres godets attribuables au Paléolithique connus dans la région.
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Julien Monney, Stéphane Jaillet : Fréquentations humaines, ornementation pariétale et processus naturels : mise en place d’un cadre chronologique pour la grotte aux Points d’Aiguèze, 49-62
Résumé
Les recherches menées à la grotte aux Points entre 2011 et 2015 dans le cadre du projet « Datation Grottes Ornées » (DGO) ont permis de recueillir de multiples observations d’ordre chronologique.
Ces observations concernent aussi bien les processus naturels que les phases d’ornementation et de fréquentation humaine de la cavité. L’élaboration d’un répertoire d’éléments de chronologie relative issus de tous les domaines d’étude donne l’opportunité de les confronter les uns aux autres et de proposer ainsi un premier cadre chronologique pour la succession des événements survenus dans la cavité. Cet exercice met en évidence la cohérence d’ensemble des informations chronologiques recueillies dont les quelques éléments divergents sont discutés du point de vue de l’homogénéité temporelle des phénomènes (p.ex. traces charbonneuses) et/ou de leur inscription dans la durée (p.ex. polis de paroi, écaillage). Plusieurs « temps forts » séparés par des hiatus parfois importants ressortent au sein de ce scénario : une phase de présence de l’ours des cavernes possiblement jusque vers la fin du MIS 3 (env. 24-25 ka) ; des fréquentations humaines au Paléolithique supérieur (Gravettien et Solutréen) ; puis une phase de grotte-bergerie dont l’inscription historique ou préhistorique reste à déterminer ; une époque d’exploitation historique des sols de la cavité ; suivie enfin de fréquentations historiques comprenant notamment une nouvelle utilisation très ponctuelle en tant que bergerie durant la deuxième moitié du XIXe siècle. L’inscription temporelle de ces différents temps forts et les implications à plus large échelle des résultats chronologiques obtenus à la grotte aux Points sont mises en perspective avec les données provenant d’autres sites.
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