Christophe Gauchon : Éditorial : En route pour 2021 !, 2_de_couverture
Julien Monney : La grotte aux Points d’Aiguèze, petite soeur de la grotte Chauvet, et les recherches menées dans le cadre du projet « Datation Grottes Ornées », 1-12
Résumé
Depuis 2011, toute une série d’opérations archéologiques ont été entreprises à la grotte aux Points d’Aiguèze (Gard) dont rendent compte les différentes contributions composant ces deux numéros de Karstologia. Ces opérations s’inscrivent dans le cadre des recherches menées dans la région par le projet « Datation Grottes Ornées » (DGO) et destinées à mieux cerner les phases de fréquentation et d’ornementation des grottes ornées des gorges de l’Ardèche.
Afin de resituer les enjeux scientifiques inhérents à ces recherches ainsi que les premiers résultats acquis à la grotte aux Points, un état des lieux des recherches et du contexte chronologique dans lequel le projet DGO a vu le jour en 2008 est présenté ici. En particulier, ils sont replacés vis-à-vis des enjeux chronologiques soulevés par la découverte de la grotte Chauvet et par l’ancienneté des résultats radiométriques qui y ont été obtenus.
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Eliette Brunel Deschamps, Jean-Marie Chauvet, Christian Hillaire : La grotte aux Points d’Aiguèze : récits de découverte d’une ornementation pariétale, 13-14
Résumé
C’est en 1993, au cours d’une exploration spéléologique dans une grotte au porche largement ouvert sur l’extérieur qu’Éliette Brunel, Jean-Marie Chauvet et Christian Hillaire ont aperçu pour la première fois des tracés à l’ocre rouge sur les parois de la grotte aux Points. Cet article revient ici sur le récit de cette découverte qui préfigure et s’entremêle avec celle de la grotte Chauvet un an plus tard.
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Philippe Galant, Stéphanie Touron : La gestion d’une grotte ornée : l’exemple de la grotte aux Points, 15-20
Résumé
Du fait de la fragilité des équilibres naturels entre une grotte et son environnement, la gestion des interventions humaines contemporaines dans une cavité ornée doit être coordonnée dans un but conservatoire. Cette planification concertée entre tous les acteurs du milieu souterrain, depuis la découverte jusqu’aux études scientifiques, permet de respecter l’intégrité du site et d’en assurer la pérennité ainsi que la transmission aux générations futures. La gestion de la grotte aux Points, mise en place dès sa découverte, s’intègre dans cette politique et contribue à sa valorisation par l’encadrement des recherches et des visites qui y sont effectuées. Par ailleurs, des outils de gestion et des actions ont été mis en place afin d’assurer un suivi quant à son évolution interne. À cet effet, des témoins de mouvement ont notamment été mis en place le long des nombreuses fracturations observables au-dessus de l’un des panneaux ornés. Le choix des matériaux a fait l’objet d’une évaluation préalable en laboratoire afin de sélectionner les plus performants et les plus compatibles chimiquement avec un environnement souterrain. Un mortier de chaux naturelle hydraulique et des lamelles de verre ont été choisis et placés au niveau de la zone fracturée. Depuis leur mise en place, aucun signe de mouvement n’a été constaté. Leur surveillance régulière permet d’anticiper un éventuel effondrement, assurant ainsi la sécurité des visiteurs et l’intégrité des œuvres.
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Didier Ventajol : Usages et fréquentations historiques de la grotte aux Points au travers des sources écrites, 21-26
Résumé
Située dans un secteur relativement retiré des gorges de l’Ardèche, la grotte aux Points d’Aiguèze (Gard) n’a fait l’objet que de rares mentions dans la littérature archéologique et spéléologique avant l’identification d’une ornementation paléolithique en 1993. Ces documents, de même que l’histoire orale, n’offrent aucun appui afin d’interpréter les traces d’exploitation historique des sols de la cavité dont les tenants et les aboutissants restent ainsi difficiles à cerner à partir des seuls vestiges archéologiques. En l’absence d’information écrite faisant explicitement mention de la grotte aux Points ou des activités y ayant pris place, cet article se propose alors d’en resituer l’histoire au travers de celle des terrains où elle se situe.
Cette démarche permet de rendre compte des acteurs susceptibles d’avoir occupé et exploité le site et de jeter ainsi un éclairage indirect sur les vestiges archéologiques les plus récents qui y ont été trouvés. L’histoire de ces terrains peut ainsi être retracée sans discontinuer du XVe siècle jusqu’aujourd’hui, faisant notamment apparaître des périodes de trouble foncier où une possible occupation ou exploitation, hors droit, de la grotte aux Points a pu avoir lieu.
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Stéphane Jaillet, Julien Monney : Analyse 3D des volumes et des remplissages souterrains de la grotte aux Points au temps des fréquentations paléolithiques (Aiguèze, Gard), 27-36
Résumé
L’analyse proposée ici à la grotte aux Points répond à l’objectif simple de rendre compte d’un état plausible de la grotte au temps des fréquentations humaines paléolithiques.
La démarche repose sur l’utilisation de relevés scanners (lasergrammétrie terrestre), sur des observations géomorphologiques, ichnologiques et sédimentologiques, et sur l’assemblage de tous ces éléments dans un modèle 3D unifié. Celui-ci constitue alors le support de modélisation des paléo-surfaces investiguées et in fine permet l’édition de cartes topographiques synthétisant l’ensemble des données d’observation actuelles et facilitant ainsi l’appréhension de surfaces aujourd’hui disparues. Au final, l’approche réalisée constitue un support à une analyse géographique et géométrique des fréquentations et de l’art pariétal paléolithique dans l’espace de la cavité.
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Philippe Audra : Vie scientifique : Origine, caractérisation et distribution prédictive des structures karstiques. De la karstologie aux modèles numériques 3D, 61-62
Christophe Gauchon : Documentation : Les problèmes de datation dans la grotte Chauvet et quelques grottes du Jura souabe, 62
Christophe Gauchon : Documentation : Paul Tournal, fondateur de la préhistoire, 63
Christophe Gauchon : Documentation : Le fer du mont Peney et de la forêt du Nivolet, 63-64
Documentation : Le karst comtois, 64
Guillaume Boccaccio : Résultats préliminaires de l’étude de la série lithique de la grotte aux Points : typologie et technologie, 37-44
Résumé
Cet article présente les premiers résultats de l’étude de la série lithique de l’US 1 de la grotte aux Points. Ils concernent l’analyse des aspects typo-technologiques de cet ensemble afin d’apporter les premiers éléments en termes d’activités humaines et de chronologie culturelle. Ceux-ci montrent la prédominance des outils liés aux activités de chasse et orientent le diagnostic vers le Gravettien et/ou le Solutréen. L’homogénéité de la série ainsi que les modalités de formation de cet assemblage sont discutées.
La présence de certains supports laminaires utilisés soulève par ailleurs la question des activités humaines dans lesquels ils ont pu être impliqués.
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Julien Monney : L’art pariétal paléolithique de la grotte aux Points d’Aiguèze : définition d’un dispositif pariétal singulier et discussion de ses implications, 45-60
Résumé
Située au milieu des gorges de l’Ardèche, la Grotte aux Points d’Aiguèze présente un dispositif pariétal caractérisé par la réunion, au sein d’un unique secteur orné, d’un ensemble relativement diversifié d’entités graphiques attribuables au Paléolithique supérieur (nappes de ponctuations, figurations animales, signes bilobés et signe angulaire). Au travers d’une description détaillée de ces entités graphiques et d’une analyse de leurs caractéristiques iconographiques et techniques, ainsi que d’un examen des relations structurelles régissant leur disposition les unes par rapport aux autres, cet article se propose de discuter de l’homogénéité/diversité interne de cette ornementation et d’en préciser les implications tant en termes d’organisation de l’espace que d’unité chronoculturelle.
Cette analyse conclut notamment à l’association culturelle forte des pointspaumes et des signes bilobés. De même, la mise en évidence d’équivalents de ce dispositif pariétal à la grotte du Roc-de-Vézac (Dordogne), mais aussi et surtout dans les premières salles de la grotte Chauvet (Ardèche), renforce l’idée de l’existence à la grotte aux Points d’un unique dispositif pariétal cohérent marqué par une organisation spatiale particulière de thèmes et de techniques. Au travers du concept de projet iconographique, une comparaison plus poussée des dispositifs pariétaux des deux grottes ornées ardéchoises amène enfin à s’interroger sur l’intégrité du dispositif pariétal de la grotte aux Points ou à questionner, au contraire, l’unicité de celui de la grotte Chauvet. Ceci soulève au final la question d’une possible coexistence à Chauvet d’au moins deux projets iconographiques distincts, dont il y a sans doute lieu de tenir compte lors de la discussion de son homogénéité chronoculturelle ou non.
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