Christophe Gauchon : Éditorial, 2_de_couverture
Paulo Rodrigues, Olivier Peyronel, Lucas Gleizes, Günter Fleck, Charles Chauveau, Nicolas Bazin, Marie Bardisa, Henri-Pierre Aberlenc : La faune contemporaine de la grotte Chauvet-Pont-d’Arc (Arthropodes cavernicoles et Vertébrés), 1-12
Résumé
Si les Vertébrés holocènes et pléistocènes de la grotte Chauvet-Pont-d’Arc ont été étudiés de manière approfondie, la faune cavernicole contemporaine n’avait pas encore attiré l’attention des chercheurs. Cette dernière constitue cependant un paramètre supplémentaire qui commence à être pris en compte dans le cadre de la conservation des grottes ornées. Les fortes contraintes inhérentes à la conservation de la cavité ont imposé la mise au point d’une méthodologie biospéologique rigoureuse. Ce premier inventaire de la faune contemporaine est riche de 18 espèces d’Arthropodes cavernicoles (dont cinq troglobies) et de deux espèces de Rongeurs. Ce recensement encore incomplet est discuté et replacé dans le contexte biospéologique local et régional. Pour résoudre les questions qui demeurent posées, il faudrait :
a) tester un piège à Arthropodes cavernicoles amélioré offrant une sécurité maximale en termes de conservation de la cavité, qui pourrait ipso facto être laissé en place au moins deux semaines ;
b) une session de recherche supplémentaire pour compléter cet inventaire et résoudre quelques questions taxonomiques restées sans réponse. Au niveau de la Conservation, les auteurs préconisent :
a) l’installation de caméras pour suivre en continu la pénétration et le comportement des Rongeurs et d’éventuels autres petits Vertébrés dans la cavité ;
b) un examen annuel des sols le long de la passerelle ;
c) un bilan aussi complet que possible de l’état de la faune cavernicole tous les quatre ans au maximum, comme paramètre de l’écosystème à prendre en compte.
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Jérôme Louis, Baudouin Lismonde : Le débit de Goule Noire et les mises en charge du système karstique (Vercors), 13-24
Résumé
Une campagne de mesures sur trois ans des débits à Goule Noire et une autre de mesures des hauteurs de mise en charge au scialet de l’Espoir et au Trou qui Souffle, ont permis de déterminer quelques caractéristiques du système hydrologique : le débit moyen à Goule Noire est de 1,8 m3/s, le débit spécifique de 31 l/s/km2, la hauteur des mises en charge le long du système atteint 105 m et plus. Entre ces différents points, le réseau est alors principalement noyé.
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Philippe Audra : Les minéraux sulfatés (gypse, epsomite, hexahydrite) de la grotte du Mounard (Saint-Martin-d’Entraunes, Alpes-Maritimes), 25-30
Résumé
La grotte du Mounard (Saint-Martin-d’Entraunes, Alpes-Maritimes) est une cavité de faible extension, contenant des croûtes de minéraux sulfatés (gypse, epsomite, hexahydrite). Elle se développe au pied d’une barre de calcaires tithoniens, surmontant un soubassement de marnes des « Terres noires ». Pour les deux derniers minéraux, la dissolution de l’encaissant de calcaires dolomitiques fournit le magnésium, tandis que l’oxydation des pyrites des marnes noires produit les sulfates. Les solutions migrent par capillarité dans le sol argileux, puis s’évaporent au contact d’une atmosphère particulièrement sèche, due à l’absence de percolation et à l’ouverture au sud par un vaste porche.
L’hexahydrite résulte de la déshydratation de l’epsomite. Les processus de précipitation et les morphologies minérales résultantes sont détaillés. C’est la première mention en France de ce minéral rare, inhabituel en contexte de montagne tempérée, la grotte du Mounard combinant des lithologies carbonatées et des marnes pyriteuses avec un microclimat particulièrement desséché.
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David Labat, Naomi Mazzilli, Bruno Arfib, Vincent Bailly-Comte, Christelle Batiot-Guilhe, Stéphane Binet, Hélène Celle, Laurent Danneville, Célestine Delbart, Juliette Fabre, Matthieu Fournier, Guillaume Lorette, Nicolas Massei, Yannick Manche, Nicolas Peyraube, Anne Probst, Marc Steinmann, Danièle Valdes, David Viennet, Hervé Jourde : Le Service National d’Observation Karst : pour un suivi à long terme des aquifères karstiques face aux nouveaux extrêmes climatiques, 31-40
Résumé
Les karsts sont autant d’aquifères hétérogènes, résultat de la dissolution des roches carbonatées. Ces aquifères constituent aujourd’hui des ressources en eau stratégiques pour les différents usages. Ils sont en même temps très sensibles aux pressions anthropiques et aux changements climatiques en cours. Pour répondre à cette préoccupation sociétale, la communauté des hydrogéologues karstiques a proposé à l’INSU-CNRS la mise en place d’un service national d’observation des systèmes karstiques (SNO KARST). Rassemblant chercheurs et enseignants-chercheurs, cette structure permet aujourd’hui de mettre à la disposition de la communauté une base de données incluant notamment un suivi temporel en termes de qualité et quantité des eaux de plusieurs systèmes karstiques français. De plus, le SNO KARST constitue un lieu d’échanges scientifiques sur les thèmes des protocoles de mesure et de calibration, du traçage naturel ou artificiel, de l’analyse et du traitement du signal, des signatures hydrologiques et physicochimiques et enfin de la modélisation pluie-niveau-débit. Le SNO KARST est aussi un lieu de formation privilégié pour les étudiants en master et doctorat. Ainsi, depuis 2012, le dispositif SNO KARST a joué un rôle structurant pour la communauté de recherche, et les équipes qui le composent forment aujourd’hui un réseau dynamique sur le plan des échanges scientifiques.
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Christophe Gauchon, Stéphane Jaillet : Vie scientifique : 18ème Congrès international de spéléologie – Savoie Mont Blanc 2022 : organisation, déroulement et contenu de la Conférence scientifique, 51-55
Grégory Dandurand, Christophe Gauchon, Benoît Losson : Vie scientifique : Journées annuelles de l’Association française de karstologie Han-sur-Lesse (Belgique), 7-9 octobre 2022, 56-58
Stéphane Jaillet, Gaël Monvoisin, Alexandre Zappelli : Vie scientifique : Paris, 18 octobre 2022 Un atelier thématique « biospéléologie » du réseau de métiers « Milieux Souterrains et Karsts », 58
Christophe Gauchon : Documentation : Paris, 18 octobre 2022 Un atelier thématique « biospéléologie » du réseau de métiers « Milieux Souterrains et Karsts », 59
Philippe Audra : Documentation : Karst Hydrogeology, Geomorphology and Caves, 59-60
Yves Quinif : Fantôme de roche et cryptokarst L’exemple de la grande doline de la carrière du Hainaut (Soignies, Belgique), 41-50
Résumé
Dans le cadre général de la karstogenèse, nous pouvons envisager trois mécanismes qui aboutissent à des formes distinctes : la karstification par enlèvement total (théorie « classique »), la fantômisation et la cryptokarstification. Si la liaison entre fantômes de roche et cavités spéléologiques a été décrite et démontrée, le lien entre fantômes de roche et cryptokarst reste plus obscur. En ce qui concerne les fantômes de roche, nous partons d’une forme de doline sur fantôme de roche à la carrière du Hainaut à Soignies. La lithostratigraphie en est décrite et nous en tirons une histoire qui se situe entre le Crétacé (fantômisation) et l’Éocène (évolution postérieure). Les exemples de cryptokarst sont choisis dans la région de Dinant pour leurs dimensions exceptionnelles et la bonne connaissance géologique obtenue par plusieurs études préalables. Nous tenterons de comprendre les différences présentées par ces deux formes. Des indices probants indiquent que les cryptokarsts s’établissent préférentiellement sur les zones auparavant fantômisées.
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