Christophe Gauchon : Éditorial, 1
Xavier Robert, Bertrand Quenault, Gaël Monvoisin, Sylvia Lopez, Alexandre Honiat, Armelle Couillet, Gaël Cazes, Stéphane Bujan, Laurence Audin, Stéphane Jaillet : Drones souterrains, inspection et imagerie 3D : contraintes et potentialités d’un nouvel outil de documentation des grottes et du karst, 2-8
Résumé
Les drones ont connu, au cours des dernières années, une forte diversification de leurs usages.
La réduction du poids des engins et la diminution des coûts concourent à ces développements. En grotte, l’usage des drones est limité par l’altération des capteurs d’assistance au télépilotage : GNSS, vision, capteurs d’évitement, centrale inertielle. Le télépilote doit alors conduire la mission avec le double objectif de maintenir l’intégrité de la machine, de la grotte et des personnels, tout en assurant une captation correcte des données. Un test de photogrammétrie 3D, conduit dans la grotte Sainte-Catherine (Ariège) montre un résultat satisfaisant et confirme l’intérêt des drones dans les constructions de modèles 3D en grotte. Les conditions du pilotage, les conditions d’acquisition des données et les potentialités futures sont discutées.
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Baudouin Lismonde : Modèle thermique simplifié de la Goule Noire (Rencurel, Vercors), 9-14
Résumé
On a construit un modèle numérique simplifié permettant de calculer à partir de son débit, la température de l’eau de Goule Noire (Rencurel, Vercors). Le modèle repose sur la prise en compte du flux géothermique, transitant par la roche environnant les conduits noyés. Ce modèle dépend de plusieurs paramètres inconnus qui ont été calés par comparaison avec les mesures faites pendant trois ans à Goule Noire [Louis et Lismonde, 2022]. Les mécanismes thermiques (conduction, couches limites) ont été ramenés à de simples échanges thermiques simplifiés. L’accord est normalement satisfaisant.
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Jean Sesiano : Hydrogéologie, bactériologie et physico-chimie de la partie aval du vallon de Sales : le « mystère » de la Pleureuse résolu (Haute-Savoie, France), 15-32
Résumé
Dans la région karstique des « Hautes Alpes calcaires » située en Haute-Savoie, sur la frontière franco-suisse, une question semblait insoluble : l’origine de l’eau d’une célèbre cascade proche de Sixt-Fer-à-Cheval, la Pleureuse. L’article synthétise les apports de plusieurs traçages qui ont permis de montrer que l’eau de cette cascade provient des infiltrations du torrent de Sales dans une cuvette d’origine glaciaire surcreusée puis comblée de sédiments et de blocs issus des parois sus-jacentes. Durant cette étude, de nombreuses analyses physico-chimiques et bactériologiques ont été menées, confirmant cette hypothèse. Si les ressources hydriques de cette région viennent à diminuer dans le contexte de changement climatique, avec une nouvelle répartition des précipitations sur l’année, il sera peut-être utile un jour d’envisager une utilisation des eaux de la Pleureuse pour l’alimentation humaine afin de compléter l’eau actuellement captée aux Fardelets.
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Léon Pikros, Stéphan Roussel, Olivier Cantaloube, Jacques Munerot, Jéröme Perrin : Entre Loire et Loiret : un karst fluvial favorable aux phénomènes d’inversacs, 33-44
Résumé
Le karst fluvial (ou karst sous couverture alluviale) du Val d’Orléans est caractérisé par une forte alimentation via des pertes du fleuve Loire et des émergences le long de la rivière Loiret au sein d’une vallée alluviale très plane. Un tel contexte est favorable au phénomène d’inversacs qui se manifestent sur certaines sources le long du Loiret, en particulier quand le niveau d’eau du karst est bas (Loire en étiage) et le niveau du Loiret est haut (crue locale ou maintien de niveaux élevés par la fermeture de vannes sur le Loiret). Le réseau karstique, intégralement noyé, est accessible en plongée via certaines émergences, en particulier les deux sources amont de la rivière Loiret, le Bouillon et l’Abîme, qui donnent accès à plus de 5 km de conduits. Pour suivre le fonctionnement en inversacs des sources, le club Spéléologie Subaquatique Loiret (SSL)a installé des capteurs de température de l’eau/pression (Sensus de Reefnet) ou température de l’eau (Tinytag). La température s’avère en effet un très bon traceur pour identifier les périodes où les sources basculent en inversacs.
Cet article présente les résultats des mesures de températures effectuées dès 2001 sur les sources amont et plus récemment sur des sources plus en aval. Sur la base de ces mesures, des hypothèses de fonctionnement hydraulique sont formulées et des abaques Hauteur de Loire – Hauteur du Loiret ou de son affluent le Dhuy sont proposés, permettant de déterminer les périodes d’inversacs. De tels abaques sont utiles car les hauteurs de Loire, du Dhuy et du Loiret sont enregistrées en temps réel et accessible en ligne sur le site Vigicrue. Les périodes d’inversacs peuvent impacter la qualité des eaux du karst avec l’apport très rapide d’eau de surface et ont également un lien direct avec les conditions de plongée dans les sources.
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Christophe Gauchon, Robin Letscher, Jules Kemper, Stéphane Jaillet, Fabien Hobléa, Yago Delannoy : Trois siècles d’enregistrement des fréquentations humaines par les graffitis souterrains de la grotte de Hautecourt (Ain, France), 45-60
Résumé
La grotte de Hautecourt (vallée du Suran - Ain) a connu une ancienne activité touristique, puis scientifique avant de devenir en 1980 une Réserve Naturelle Nationale. Cette cavité a conservé de nombreux témoins qui permettent de reconstituer l’histoire de ses fréquentations humaines. Ces vestiges sont de différents ordres : graffitis, aménagements anciens liés au tourisme souterrain, dont la porte qui ferme l’accès à la cavité, ainsi que des traces de son ancienne fonction de grotte-laboratoire par des chercheurs de l’Université de Lyon pour des études biospéléologiques. À la suite de ces études, elle est devenue en 1980 une réserve naturelle nationale notamment pour l’intérêt de sa faune invertébrée cavernicole et en tant que cavité naturelle représentative du Jura méridional. La réserve naturelle de 10,1 ha prend en compte une large surface extérieure comparée à la projection de la cavité (1 150 m²).
Dès le porche d’entrée, la grotte de Hautecourt présente un nombre important de graffitis portés sur ces parois, dont le plus ancien remonte à 1631. Ces graffitis sont en lien avec l’ancienne fréquentation touristique qui s’est échelonnée sur plus d’un siècle avec deux périodes touristiques (après 1849 et après 1884). Plus de 670 graffitis signés ont été recensés dans cette cavité auxquels s’ajoute un nombre non défini de signatures non datées. C’est plus de trois siècles qui sont racontés au travers de ces graffitis, le plus récent datant de 1969. Cet article se penche sur l’étude des différentes archives mobilisables (écrites, pariétales, vestiges touristiques et celles enregistrées dans les concrétions) pour raconter les histoires humaines de la grotte de Hautecourt.
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Nataša Ravbar : In memoriam : Professeur Andrej Kranjc, 61-62
Sophie Verheyden : Vie scientifique : Reconstruction climatique à partir des spéléothèmes, 63
Philippe Drouin : Documentation : Cartographie radicale. Explorations, 64
Stéphane Jaillet : Documentation : Le karst décrypté, 64