Bernard Ournié : Présentation spéléologique du massif des Fanges et du chainon du Roc Paradet (Fenouillèdes, Aude et Pyrénées Orientales), 1-6
Résumé
Le massif des Corbières de Fanges-Roc Paradet, d'une superficie de 40 km², renferme un complexe souterrain, le réseau Fanges-Paradet, constitué par la jonction de deux cavités: le Cthulhu Démoniaque et le Puits de l'Engoulevent d'un développement connu de 13 km. Cette région du Fenouillèdes se caractérise par une diversité de formes karstiques: lapiés de diaclases, dolines, vallées sèches, canyons, cavités recoupées. La complexité du drainage souterrain actuel, éclairée en partie par la complexité même du réseau exploré, est sans doute en relation avec un creusement endokarstique mio-pliocène, lors de l'installation du réseau hydrographique de surface sur l'ancienne surface d'aplanissement éogène.
L'association ARKHAM créée en 1983 a pour but de coordonner et de promouvoir les recherches sur ce massif en réalisant notamment des publications de synthèse.
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Pierre Solier : Présentation du Causse Comtal (Aveyron) : géologie, hydrogéologie et inventaire des principales cavités, 7-16
Résumé
Le Causse Comtal, d'une superficie de 265 km², forme le trait d'union sédimentaire entre les Causses du Quercy à l'ouest et les Grands Causses à l'est. Ce karst de plateau (ait. 600 m), sous climat moyennement humide (P= 1000 mm/an, T = 9,4°C, ETR = 450-500 mm/an), présente une série jurassique (Lias Inférieur à Bathonien) de 200 à 240 m de puissance renfermant deux niveaux aqulfères séparés par une couche de marnes. L'ensemble repose sur un socle primaire sédimentaire et cristallin. Le compartimentage par des failles E-W, lié à la compression pyrénéenne N-S, a découpé le Causse en unités hydrogéologiques parallèles. L'émergence principale est celle de Salles-la-Source, à l'ouest, d'un débit de l'ordre de 840 l/s (crues à plus de 10 m3/s)pour un bassin d'alimentation de 50 à 55 km². L'évolution morphologique est liée à l'abaissement progressif d'une surface d'érosion polygénique remontant au Crétacé supérleur-Eocène, puis à l'Oligocène. L'épirogenèse mio-pliocène explique une nouvelle phase d'érosion-karstification et le creusement des grandes vallées adjacentes. Les nombreuses cavités fossiles, perchées dans la série carbonatée et souvent colmatées, doivent être attribuées à cette période fini-tertiaire. Les grands drains souterrains actifs à semi-actifs comme celui du Tindoul de la Vayssière et de Salle-la-Source (La Grande Source) sont dus essentiellement à la karstogenèse plio-quaternaire. L'inventaire des cinq principales cavités est perte classé selon les types de réseaux : perte, grotte-aven, grotte-émergence.
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Bernard Collignon : La mise en exploitation des aquifères karstiques : quelques exemples algériens, 17-26
Résumé
Les aquifères karstiques présentent pour l'exploitation certaines difficultés particulières (roche dure, zones transmissives réparties de manière irrégulière, niveaux piézométriques particulièrement profonds dans les régions à relief vigoureux). Une partie de ces difficultés a été résolue avec l'amélioration des techniques de forage par percussion (marteau fond-de-trou). Il est maintenant possible de réaliser les ouvrages de captage rapidement et pour un coût limité.
De nombreux pays méditerranéens se tournent donc vers ce type d'aquifère qui bénéficie de caractéristiques intéressantes: des eaux peu minéralisées, même en région aride, et des propriétés transmissives excellentes le long des zones fracturées.
Selon la situation géologique de l'aquifère (perché, captif, à limites étanches ou non), on aura un comportement hydrogéologique particulier et une répartition différente des réserves permanentes et renouvelables. Quelques exemples pris en Algérie sont développés. Ils montrent comment la stratégie d'exploitation peut s'adapter à ces diverses situations.
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Sergio Mora C. : Les régions karstiques du Costa Rica et leur contexte geologique, 27-30
Résumé
Plusieurs régions karstiques ont été identifiées en Costa Rica, et pour certaines, leur contexte géologique est désormais connu grâce aux reconnaissances stratigraphiques régionales. Cependant, une exploration approfondie reste à effectuer, à de rares exceptions près. Les informations sur les contextes géologique, géomorphologique, spéléologique, écologique et hydrogéologique, ne sont acquises que pour le karst de Barra Honda.
Le développement général du karst en Costa Rica se situe dans les stades juvénile à juste mature, avec quelques aspects classiques. Les études futures sont nécessaires pour obtenir une meilleure idée de ce genre de phénomènes qui présentent un potentiel intéressant tant par ses ressources en eau que pour le tourisme, l'environnement et l'industrie. Une brève description de la géologie de Costa Rica en relation avec le développement du karst est aussi proposée dans ce texte.
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Abdallah Lagmani, Baudouin Lismonde : Les vagues d'érosion, 31-44
Résumé
Les vagues d'érosion observables sur les parois des cavernes résultent d'un phénomène hydrodynamique associé à un mécanisme de dissolution. Nous présentons les principaux résultats des travaux de Curl, en particulier la relation qui lie la longueur des vagues à la vitesse du courant générateur (L.U/v = 22000).
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Baudouin Lismonde : Une marmite remarquable du trou qui Souffle (Vercors, France), 39-42
Résumé
Dans la galerie du Quai aux Fleursau Trou qui Souffle (Méaudre, Isère) on trouve une marmite très profonde (5,4 m) et d'un diamètre assez régulier (1 à 1,3 m). Les parois sont tapissées de vagues d'érosion qui permettent, grâce à la relation de Curl (1966), d'apprécier les vitesses près de la paroi. On en déduit le champ de vitesse approximatif de l'écoulement tourbillonnaire dans une marmite.
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Bernard Collignon : Des aiguilles de gypse dans les grottes algériennes = Notes brèves, 54
Résumé
COUTURAUD à récemment publié (Karstologia, n°8) une étude intéressante sur de grandes aiguilles de gypse observées dans la grotte du Vernaud (Doubs, France). Au sujet de leur genèse, il propose l'hypothèse d'une croissance en milieu aquatique. Nous avons observé des formes minérales identiques en Algérie, mais dans un contexte qui suggère plutôt une formation dans l'air.
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Jean Nicod : Josip Roglic (1906-1987) = In memoriam, 55-56
Résumé
Notre collègue et ami, J. ROGLIC vient de s'éteindre à la suite d'une longue et douloureuse maladie. Nous l'avions rencontré souvent, mais plus particulièrement, nous avions fait ensemble un voyage d'étude dans le karst dinarique à 1'automne 1975, qui avait été l'occasion d'un échange fructueux d'observations et d'idées.
Josip ROGLIC est né en l906 à Zupi Biokovskoj, un hameau de la commune d'Imotski. donc dans la Zagora croate, et à la frontière de la Bosnie-Herzegovine – à cette époque territoire militaire autrichien.
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Christian Juberthie, René Ginet : Le peuplement animal des karsts de France : la faune aquatique, 45-51
Résumé
Analysant les données de la bibliographie, ce texte donne un bilan schématique de la répartition biogéographique des animaux Invertébrés, signalés jusqu'en 1985 dans les karsts français. Le peuplement animal des karsts est très varié, surtout dans la moitié sud de la France. Pour beaucoup de groupes, son étude montre des liens évidents avec l'histoire géologique et la paléo-écologie. Ce texte énumère d'abord les groupes aquatiques des Spongiaires aux Crustacés, ces derniers étant les plus divers et les plus nombreux dans les eaux karstiques). Il expose les problèmes posés, et les solutions envisagées, concernant les voies suivies par les ancêtres des groupes actuels, qui sont soit d'origine dulçaquicole superficielle, soit d'origine marine au Tertiaire; les aires initiales ont été ensuite modifiées par l'impact des glaciations du Quaternaire. Pour les groupes terrestres, qui seront analysés ensuite (cf. Karstologia n°11), la pénétration souterraine a utilisé des voies différentes, parmi lesquelles le Milieu Souterrain Superficiel (M.S.S.) joue un rôle évident; ce dernier montre que beaucoup de troglobies ne sont pas limités, dans l'espace souterrain, au seul domaine des cavernes et au seul karst. Les Arthropodes, et parmi eux les Insectes, sont évidemment les plus variés et aussi les mieux connus. Leurs répartitions biogéographiques expriment les problèmes de spéciation, d'écologie, d'endémisme qui sont évoqués dans le texte.
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Jean-Noël Salomon : Le gouffre de Tourettes ou la montagne qui accouche d'un trou (de souris) = Notes brèves, 52-53
Résumé
Notre époque est décidément sous l'emprise des médias : presse écrite, radios et télévision régionales et nationales, sans doute en mal d'évènements en ce début d'année 1988, ont monté en épingle un fait divers, somme toute banal, au risque de traumatiser nombre de nos concitoyens peu au fait des problèmes du karst. Qu'on en Juge et pour cela rappelons les faits.
Le dimanche 27 décembre 1987, à Tourettes (Var), les eaux d'un ruisseau paisible, le Chautard, disparaissent dans un trou. Peu à peu, sous l'effet du ravinement de l'eau, le cratère s'élargit : de 5 mètres de diamètre, il passe à 10 mètres, puis s'élargit encore. Après une semaine d’éboulements Ininterrompus entrainant de la végétation et quelques arbres, la cavité se stabilise sur 45 mètres de profondeur et 20 mètres de diamètre.
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