Nathalie Vanara, Daniel André : Coloration de la grotte-perte du Camp de l’Ubac (Gorges de la Jonte, Lozère, France), 1-8
Résumé
Dans le cadre d'un mémoire de maîtrise portant sur l'étude du bassin-versant de la Jonte (Lozère), une coloration de la perte la plus haute connue de cette rivière a été réalisée. Cette expérience visait, d'une part à mesurer avec précision la vitesse de propagation du courant souterrain de la Jonte, jusqu'aux célèbres résurgences des Douzes (Hures-la-Parade, Lozère) ; d'autre part à vérifier s'il existait ou non un rapport entre la perte du Camp de l'Ubac et une circulation souterraine de la grotte-cave des Sourbettes (Veyreau, Aveyron).
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Jean-Noël Salomon, Michel Douat : Nouveaux traçages sur le massif de la Pierre Saint-Martin (Pyrénées-Atlantiques) : choix d'un site pour l'implantation d'une nouvelle station d'épuration, 9-18
Résumé
En 1982, 1990 et 1992 des spéléos constatent une pollution dans les rivières souterraines du B3 et du Couey Lotge qui émergent aux sources d'Issaux. Cette contamination doit être causée par les effluents de la station d'épuration de la Pierre Saint-Martin qui sont rejetés directement dans une fissure du karst. L'ARSIP et le LGPA de l'Université de Bordeaux 3 sont chargés par la DDA de Pau de faire une étude afin de préciser la limite des bassins-versants karstiques dans le secteur de Guillers dans le but de construire une nouvelle station d'épuration. Trois traçages à la fluorescéine sont effectués : effluent de la station d'épuration, rivière souterraine du gouffre B3 (siphon de -305 m) et gouffre BG 106 dans la Coume de Cagastié. Les deux premiers ressortent aux sources d'Issaux (commune d'Osse-en-Aspe), le troisième à Bentia (commune de Sainte-Engrâce).
Ces colorations confirment la rapidité du drainage souterrain (42 à 105 m/h), la vulnérabilité des aquifères karstiques de montagne et la limite des bassins karstiques d'Issaux et de Saint-Vincent dans le secteur de Guillers.
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Jean-Claude Fourneaux : Analyse des conditions de développement de la karstification profonde, 19-22
Résumé
L'analyse des données physico-chimiques obtenues lors de crues met en évidence l'existence d'eaux plus chaudes et plus minéralisées au moment où le débit commence à augmenter. L'étude des éléments hydrodynamiques responsables de ce phénomène permet de proposer un modèle expliquant le processus de karstogenèse profonde. Il est lié à l'existence, pendant un temps bref, d'une répartition très hétérogène des pressions dans le massif au début de la recharge. Cette hétérogénéité permet l'expulsion d'eaux profondes plus minéralisées car ayant souvent séjourné longuement dans l'aquifère, et donc le renouvellement des eaux contenues dans les cavités, chenaux, fissures et joints de bancs plus bas que l'exutoire. La dissolution peut alors reprendre dans cette zone située plus bas que l'exutoire. La répartition hétérogène des pressions permet aussi, par effet de coin, d'ouvrir de nouvelles communications et donc à la karstification de se développer vers le bas.
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Barbara Sponholz : Phénomènes karstiques dans les roches siliceuses au Niger oriental, 23-32
Résumé
Dans le Niger oriental, des phénomènes karstiques sont fréquents dans les roches siliceuses : grès, silcrètes, croûtes ferrugineuses, roches cristallines. A partir des études géomorphologiques et micromorphologiques, on peut conclure à une karstification, au sens de production de formes par dissolution. Les résultats permettent de dater du Tertiaire inférieur la principale période de karstification. La répartition régionale des formes induites par cette karstification indique une dépendance probable des conditions paléoclimatiques. Actuellement le karst influe encore sur le développement des autres formes de relief.
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Alfredo Bini : Rapports entre la karstification périméditerranéenne et la crise de salinité messinienne : l’exemple du karst lombard (Italie), 33-53
Résumé
La théorie du Messinien prévoit que durant la fin du Miocène la mer Méditerranée s'est asséchée presque complètement, provoquant la formation d'épais dépôts d'évaporites (sel, gypse). L'abaissement général du niveau de base a provoqué une accentuation de l'érosion. Ainsi tous les fleuves tributaires de la Méditerranée ont formé de longs et profonds canyons (Nil, Rhône, Var, etc.). Un tel abaissement a également influencé la karstification comme nous le montrons pour le karst lombard autour des grands lacs subalpins. Avant la théorie du Messinien, on pensait que le creusement des vallées des lacs était essentiellement lié aux glaciers quaternaires. Cette explication suppose que la distribution altitudinale des cavités dépend de l'abaissement du fond de la vallée après chaque glaciation. Or la sismique faite sur les lacs et les vallées a prouvé qu'il s'agissait de profonds canyons fluviatiles remblayés. En outre l'étude des grottes a montré que celles-ci sont plus anciennes que le modelé des versants et les glaciations. Les âges U/Th indiquent qu'une grande partie des concrétions sont plus anciennes que 350 000 ans (parfois > 1,5 millions d'années). Les premiers réseaux karstiques se forment dès l'émersion durant I'Oligo-Miocène. Durant le Messinien, l'abaissement du niveau de base provoque une réorganisation des réseaux karstiques qui s'approfondissent fortement. La transgression marine pliocène provoque une nouvelle révolution dans les réseaux car une partie des cavités se trouve sous le niveau de la mer. Ces phases ont été contrôlées par des climats chauds et humides. Les grandes galeries du karst lombard se placent dans ce contexte paléo-climatique.
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Jean-Noël Salomon : André Guilcher (1913-1993) = In memoriam, 56
Résumé
André GUILCHER nous a quitté à la suite d'une courte maladie dont il avait pressenti l'issue définitive, et c'est sans émoi particulier que cette «encyclopédie vivante», selon l'expression de sa fille Rozen, a mis de l'ordre dans ses affaires. Cette sérénité est à l'image de son immense stature reconnue et incontestée par ses pairs. En effet ce Maître de la Géographie française a été plus qu'un grand professeur, plus qu'un grand scientifique : il a su développer une école et susciter la vocation de nombreux disciples que seuls une intelligence, un grand dynamisme et un rayonnement exceptionnels permettent.
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Jean Nicod : Paul Fenelon (1903-1993) = In memoriam, 57
Résumé
Le Professeur Paul FENELON s'est éteint le 19 décembre 1993. Tous les karstologues connaissent son rôle dans la promotion des recherches en Géomorphologie karstique, en tant que fondateur de la Commission des phénomènes karstiques du Comité National de Géographie. Pour les jeunes, je retracerai brièvement sa carrière... assez semblable à celle de nombreux géographes, pris dès le plus jeune âge par l'étude de leur pays natal.
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Dominique Dumas : La grotte touristique d’Alisadre (région d’Hamadan, Iran) = Notes brèves, 54-55
Résumé
La grotte d'Alisadre est probablement la plus grande grotte actuellement connue d'Iran (développement de 12 km), mais elle est pratiquement inconnue des spéléologues étrangers. Elle se situe à 60 km au NNW d'Hamadan, sur la bordure nord du Zagros, en zone semi-aride (300 à 400 mm/an). Elle s'ouvre vers 2000 m d'altitude, sous les reliefs de Sarighayeh, au pied d'un massif calcaire triangulaire (30 km x 15 km), complètment dénudé, culminant à 2579 m. Les coordonnées géographiques sont : lat. 35° 18', long. 48° 28'.
Les premières reconnaissances ont eu lieu au cours des années 1962-63 par un groupe d'alpinistes de Hamadan, puis poursuivies en 1966-67 par un autre groupe d'alpinistes (Sina d'Hamadan). Après avoir aménagé une plus grande entrée, la nouvelle de l'existence d'une très belle cavité s'est répandue dans le pays par la presse iranienne. Suite à l'exploration d'un plan d'eau très important et de nombreux labyrinthes de galeries, un équipement touristique a été effectué pour le public. Aujourd'hui, la grotte d'Alisadre est l'un des sites touristiques naturels les plus remarquables et les plus visités du Zagros.
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