Raymond Monteau : Remplissages karstiques tectonisés de la région de Marseille, 1-12
Résumé
L'étude des anciens remplissages colmatant les paléokarsts de l'archipel de Riou, de l'archipel du Frioul et des massifs côtiers de Marseilleveyre et de Notre Dame de la Garde (baie de Marseille), montre des exemples de tectonisation très divers, semblant résulter pour la plupart d'entre eux de phénomènes mécaniques de compression. Une chronologie relative des divers épisodes tectoniques est décrite : compartimentages, chevauchements, basculements. L'âge de ces déformations ainsi que les divers épisodes de reprises observés s'inscrivent dans des phases tectoniques qui s'échelonnent entre la fin de l'Éocène et le Quaternaire récent, sans qu'il soit à l'heure actuelle possible de dater plus précisément ces déformations. En outre, ces remplissages vraisemblablement d'âge tertiaire ont été l'objet de décompression locale et dans certains cas de basculement. L'étude détaillée des remplissages karstiques indurés permet de distinguer deux séquences types et de replacer les déformations de ces dernières dans le contexte tectonique régional.
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Claude Bou : L’utilisation des réserves hydrauliques karstiques : l’exemple de la commune de Penne de Tarn, 13-24
Résumé
La réalisation des captages dans la commune de Penne devait permettre une alternative aux ressources insuffisantes et polluées des aquifères du Lias marno-calcaire, par une exploitation rationnelle des réserves karstiques des causses jurassiques. De fait trois ruisseaux souterrains assurent actuellement une alimentation de bonne qualité, sans restrictions estivales, de la totalité du vaste territoire communal. Les travaux de génie civil, les installations électro-mécaniques, les aménagements faisant suite aux études préliminaires, ont été réalisés par les spéléologues bénévoles de plusieurs clubs du Comité Départemental de Spéléologie regroupés dans l'Association Tarnaise d'Etudes Karstiques (A.T.E.K.).
Les trois sites ont fait l'objet de méthodes et de techniques différentes de captage. Il s'agit :
- du ruisseau souterrain de Cabéou avec la construction d'un barrage réservoir de 500 m³, mis en service en 1984 sur le Causse de la Garrigue;
- du ruisseau souterrain d'Amiel, où un puits artificiel traversant 25 m de rocher alimente le village depuis 1985 ;
- et enfin du ruisseau souterrain de la Madeleine, avec une station de pompage munie d'un barrage protecteur, renforçant la ressource de la rive droite de l'Aveyron depuis 1989.
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Ultima Esperanza, Richard Maire : Les « glaciers de marbre » de Patagonie, Chili : un karst subpolaire océanique de la zone australe, 25-40
Résumé
Les karsts de la Patagonie chilienne se développent entre 50 et 52°S, sous un climat subpolaire hyperhumide (P = 7 m/an). Situées entre des dépôts volcano-sédimentaires et le Batholite Patagonien, les bandes carbonatées fortement écaillées correspondent à des paléorécifs coralliens du Permo-Carbonifère appartenant à un ancien prisme d'accrétion formé à la fin du Primaire en bordure de Gondwana. Aujourd'hui, la karstification est l'une des plus spectaculaires observées dans le monde. Les lapiés de ruissellement sont hypertrophiés en raison des pluies surabondantes et la violence du vent est à l'origine de formes particulières liées à un écoulement laminaire : lapiés plats, rides, cupules, formes profilées, etc. La vitesse de dissolution superficielle est de l'ordre de 3 mm en 50 ans (60 mm/millénaire) et les filons de lamprophyres mis en relief par la dissolution indiquent une ablation postglaciaire de 40 à 60 cm.
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Baudouin Lismonde : Quelques mécanismes chimiques du creusement des cavernes : (plus particulièrement pour l’étude de la zone noyée), 41-50
Résumé
Les facteurs principaux qui commandent l'équilibre chimique des systèmes eau-air-calcaire sont la pression de l'air, la pression partielle de C0₂ équilibrante et la température.
Les conditions aux limites de l'équilibre dans un système de laboratoire (fermé thermodynamiquement) et dans les systèmes karstiques (ouverts) sont ici analysées. La quantité limitée d'air atmosphérique au contact de l'eau est prise en compte par deux coefficients, dits de confinement qui représentent respectivement le rapport entre la masse d'eau et la masse totale air + eau (k), et le rapport entre la masse de C0₂ dans l'eau et la masse totale de C0₂ dans l'eau et l'air (kn) ; ce dernier coefficient variant avec la pression tout en restant proportionnel à la pression de C0₂ équilibrante. L'influence de ces facteurs sur la spéléogenèse est ensuite abordée : le rôle de la pression de C0₂ équilibrante, la température de l'eau, le mélange des eaux... L'observation fréquente de l'étagement des réseaux de montagne est souvent associée à l'idée d'une plus grande facilité de creusement chimique des cavités au voisinage du niveau piézométrique de l'eau. Le mécanisme proposé de l'agressivité plus grande de l'eau dans cette zone repose sur les mises en pression de l'air piégé et l'augmentation résultante de la
pression de C0₂ équilibrante de l'eau.
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Baudouin Lismonde : Détermination de l’angle de convergence d’une carte française = Notes brèves, 59-60
Résumé
Le topographe spéléo utilise la boussole pour mesurer les azimuts. La topographie la plus simple est donc rattachée au nord magnétique. Malheureusement, le nord magnétique évolue au cours du temps. Aussi les topographies de réseaux un peu importants, et dont l'exploration s'étend sur plusieurs dizaines d'années, doivent-elles être dessinées avec une direction fixe : le nord géographique, qui est la direction du pôle Nord, ou le nord Lambert.
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Laure Someria, Jean-Claude Fourneaux, Bernard Couturier : Quelques aspects des conditions de circulation des eaux souterraines dans les « karsts » du gypse des Alpes internes, 51-58
Résumé
Les affleurements de gypses sont nombreux dans les Alpes internes où ils jalonnent souvent les contacts entre unités structurales différentes et plus particulièrement les chevauchements. Une morphologie caractéristique avec dolines et zones d'effondrement souligne souvent leur présence même lorsqu'ils sont masqués par des dépôts morainiques ou des éboulis. Dans ces zones on peut aussi observer des pertes ce qui traduit l'existence de circulations souterraines. Dans certains cas il n'existe pas de résurgences à caractères karstiques que l'on puisse associer à ces pertes. À partir de deux exemples de ce type où les gypses représentent la semelle d'un chevauchement, il est possible de voir que le contexte tectonique joue un grand rôle dans les conditions de circulation des eaux souterraines. A La Norma, en Maurienne, les eaux infiltrées dans une vaste doline ressortent en différents points après un passage au sein d'une zone à perméabilité de pores. Aucune des sources n'a un débit important et variable qui soit caractéristique des exutoires karstiques. Sur le site du Clou, en haute Tarentaise, les eaux infiltrées dans plusieurs dolines se mélangent avec des eaux ayant une Autre origine et subissent ensuite une grande dispersion. Deux traçages réalisés à différentes époques ont montré que ces eaux ressortaient à plusieurs sources qui jalonnent un grand contact anormal.
Si la partie alimentation des réseaux est tout à fait analogue à celle des réseaux karstiques classiques que l'on rencontre en milieu calcaire, il n'en est pas de même au niveau des exutoires. Dans les deux exemples étudiés la structure des gypses induit une grande dispersion et la plupart des sources ne peuvent être assimilées à des résurgences. Ces karsts semblent se vidanger dans des nappes de fissures. Cela explique l'absence de véritables résurgences. Ces nappes de fissures jouent, par ailleurs, un rôle régulateur.
L'écoulement des eaux souterraines se fait comme s'il y avait passage continu d'un système karstique à un milieu fissuré sans chenaux et même par endroits à un milieu poreux. Cela se traduit sur les débits et sur la qualité des eaux par la disparition des traces de contamination.
Ce type de circulations semble lié aux zones où la tectonique ne permet pas le développement en profondeur des réseaux de chenaux. II y a d'une part une sorte de compression qui empêche cette formation, mais aussi un écaillage qui entraîne une interpénétration des gypses et des cargneules avec les Schistes lustrés qui représentent dans les exemples étudiés la série chevauchante comme nous avons pu l'observer dans les galeries de reconnaissance sur le site du Clou.
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Jean Nicod : Peter Habic (1934-1998) = In memoriam : géographe et karstologue slovène, 60-61
Résumé
Né à Vhrnika, bourgade aux sources de la Ljubljana, P. Habic s'est orienté dès ses premiers travaux à l'Université de Ljubljana vers des recherches sur le milieu karstique aux environs de cette localité. Sous la direction d'Anton Melik, il les étendit, pour sa thèse (soutenue en 1964), à l'ensemble des plateaux jusqu'au Nanos. Là, il a accompli la partie la plus importante de sa carrière scientifique comme assistant, chercheur puis directeur de l'Institut de Recherches sur le Karst, à Postojna, puis comme Professeur de Géographie physique à l'Université de Ljubljana (1989). Fort de son expérience scientifique et administrative, il a été appelé à gérer l'important complexe technique que constitue la grotte de Postojna.
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